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Un bol d’air frais (et de riz, svp)

Publié le 21 mai 2012 par Janosizoltan

Chapitre III

Le chauffeur du taxi-brousse avait démarré en retard, vers 9h15, et a foncé comme un fou sur les routes sinueuses des hauts-plateaux. C’est  une route bitumée, pas trop abîmée, qui relie Tana à Fiana. La majorité du trajet s’est faite sous le soleil, ce qui m’a permis de découvrir les paysages extrêmement verts, où les rizières et les collines fertiles s’entremêlent dans une sérénité très paisible.

La pause déjeuner (dîner chez nous, mais cela reste une ancienne colonie française :p ) se fait à mi-chemin, dans un village habitué à accueillir les taxis-brousse. Nous étions 3 vasahas dans le bus. On n’a pas vraiment eu l’occasion de discuter longtemps avec le Français qui se trouvait derrière nous, c’était sa 6e fois dans le pays, et il était tombé raide amoureux de la région. J’ai vite compris pourquoi.

Paysage des hauts-plateaux

Au menu du petit restaurant, un hotelly, un ensemble de mots totalement incompréhensibles… blague à part, le serveur parlait un peu français, et nous a expliqué les différents plats à base de porc, de zébu ou de poulet. Le tout servi avec l’indémodable riz, et le bol d’eau chaude qui l’accompagne. Je dis “eau chaude”, mais imaginez-vous un bol avec une eau transparente, chaude avec un légume qui ressemble à de l’épinard, trempé dedans. Nous étions un peu perplexe… fallait il le boire à part? ou même, y rincer ses doigts après le repas? Oui oui, vous pouvez sourire, mais c’était tout sauf évident à deviner! Il s’agit en fait d’une sauce qu’on rajoute sur le riz, pour éviter de le manger trop sec. Nous apprenions par la suite que le Malgache a des habitudes alimentaires basées matin, midi et soir sur le riz. Un rythme surprenant pour mon estomac…

Enfants du village

Notre arrivée à Fiana se fait sous la pluie, il commence à faire sombre aussi.

Mes sens sont à nouveau au niveau maximum lorsqu’on arrive dans la gare des taxis-brousse de Fiana… un 3e stress, dans le noir et la pluie cette fois? Et bien, non. Il y avait bien des gens qui tentaient de nous alpaguer, mais comparé à la veille à l’aéroport, et au matin à Tana, nous n’avons senti aucune animosité de leur part. Un petit soulagement quand même.

Clémentine, notre contact sur place, nous attendait déjà. Une femme merveilleuse et pleine de courage. Elle tient un commerce de pièces détachées en téléphonie, et nous en parlait dans sa voiture, légèrement récalcitrante au démarrage, mais d’un confort inégalable jusqu’à présent. Fière de ses 6 enfants, elle nous parle de la difficile réalité sociale et économique du pays.

D’une gentillesse extrême, et après nous avoir déposé à l’hôtel, elle ne souhaite pas nous ‘embêter’ plus longtemps… elle conclut la soirée en nous offrant même une bouteille de vin rouge de la région! Le sourire malgache, franc et sincère, allait nous poursuivre tout le séjour…

Le Tsara Guest House s’offrait à nous, tel un oasis perdu dans les hauteurs de la ville. Être au sec, à l’abri et au calme n’ont jamais été autant apprécié que ce soir-là. Nous pouvions commencer à nous habituer au pays…

tsara guest house
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