Imaginerait-on de laisser une Région ou un Département, une Commune déposer le bilan, déclarer faillite ? Il me semble que La Nation se porterait à son secours, quitte à lui demander une meilleure gouvernance. Il ne viendrait à personne l’idée de sortir telle ou telle collectivité territoriale de La Nation au prétexte de sa mauvaise gestion.
Ainsi sommes-nous solidaires de la déconfiture locale, tout en demandant à la population concernée de mieux se prendre en charge. Cette mauvaise gestion qui consiste à dépenser au-delà de ses moyens n’est certes pas le fait du citoyen, encore que ce soit souvent à leur profit, mais l’on doit bien considérer qu’elle est le fait de ceux qu’ils ont portés au pouvoir, et donc du choix de gouvernance qu’ils ont majoritairement souhaité.
Il faut aussi considérer que ces dépenses, parfois somptuaires, ont en général été bénéfiques d’une manière ou d’une autre à cette population (meilleures rémunérations, environnement amélioré, services à moindre prix…). Ainsi, lui demander un effort particulier, en général un simple retour au bon sens est bien une condition nécessaire au rétablissement d’une bonne gestion.
Nous sommes, Européens, tous grecs et solidaires des Grecs à qui, comme à nous-mêmes, nous avons donné l’illusion qu’ils étaient protégés par la Monnaie Commune des dérapages de gestion de leurs gouvernements successifs. Cette solidarité doit s’appliquer et être l’occasion d’une réflexion sur la gouvernance de l’Europe. Il est urgent que l’Europe, à tout le moins l’Euroland, adopte une politique économique commune et mutualise une part notable des dettes des États. Il est urgent d’avoir une gouvernance centrale. Comme de nombreux Européens (probablement une majorité), je suis favorable au fédéralisme.