La Guyane est “en situation d’épidémie généralisée” de VIH/sida, et la lutte contre la maladie nécessite une réponse politique adaptée, en rupture avec le modèle métropolitain, souligne le Conseil national du sida (CNS) dans un rapport rendu public lundi.
La Guyane comptait, en 2005, 49 cas de VIH/sida pour 100.000 habitants, soit 16 fois le taux dans l’hexagone et 9 fois celui de l’Ile-de-France. Quelque 1.100 personnes sont suivies dans les trois hôpitaux de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent, selon le CNS.
“Avec plus de 1% des femmes enceintes infectées par le VIH”, la Guyane connaît une situation “plus comparable à nombre de pays en développement qu’au territoire métropolitain”, indique le CNS dans son troisième rapport sur ce département français.
“Les moyens mis en oeuvre ne sont absolument pas à la hauteur de cette réalité”, dénonce Willy Rozenbaum, président du CNS.
Ce sont “des réponses de type métropolitain”, inadaptées en milieu tropical, renchérit François Bourdillon, médecin de santé publique. Malgré l’investissement des équipes soignantes et des associations, souligne-t-il, 40% des cas sont dépistés très tardivement. De plus, 50% des cas dépistés sont ensuite “perdus de vue”.