L’évolution du produit intérieur brut (PIB) du Chili depuis 1960 (source Banque mondiale, graphique Google)
Les chiffres sont tombés. Avec un gain de 5,6% au premier trimestre 2012, l’économie chilienne reste en grande forme. Porté par les services aux entreprises, le commerce, le bâtiment et le dynamisme des secteurs de l’eau, du gaz et de l’électricité, le Chili conserve son statut de “Jaguar de l’Amérique du Sud”.
Le modèle économique du Chili n’a pas changé depuis l’ère Pinochet et la mainmise des Chicago boys. Cuivre et éducation privatisés, entreprise d’Etat passées dans le privé… Le libéralisme demeure la règle. Et, d’un point de vue économique, avec un produit intérieur brut à 212,7408 milliards de dollars – en large hausse depuis le milieu des années 70 (Pinochet a pris le pouvoir en 1973) -, les résultats sont là. Le cuivre, dont le Chili assure près de 35% de la production mondiale, continue de générer des milliards, même en temps de crise(s).
Mais le “jaguar” a des taches. Cette économie arrogante par sa vitalité masque de profondes inégalités au Chili. Les différences entre riches et pauvres continuent d’être exacerbées. L’éducation payante – contre laquelle les étudiants ont repris la mobilisation – est le symbole emblématique d’une répartition des richesses inexistantes au Chili. Idem dans le domaine de la santé. Sans oublier le chômage (environ 7%), les différences salariales entre hommes et femmes… En 2005, l’ONU classait même le Chili à la 113e place des pays les plus inégalitaires. Et ce malgré des indicateurs économiques détonants. Comme quoi, une économie peut être florissante. Et boiteuse à la fois.