Un touriste qui s’ennuie ne revient…

Parmi les critères de choix d’une destination loisirs, l’animation joue un rôle important dans la décision finale des touristes. Cette animation n’est pas uniquement nocturne contrairement à ce que pense un certain nombre de personnes, mais aussi diurne et concerne toutes les tranches d’âge de 7 à 77 ans.

En ce qui nous concerne, nous avons un véritable déficit en matière de lieux susceptibles d’intéresser les visiteurs de 10h à 18h et pourtant , c’est cette tranche horaire qui est déterminante pour occuper la majorité des touristes. L’activité peut être culturelle ( Musées, monuments, zoo, expositions …) ou ludique ( Parcs d’attractions, aires de jeux, parc à thèmes.. ) ou sportive ( Karting, quad, mur d’escalade, Aqua parc… ).

S’il est vrai que les destinations balnéaires profitent de la mer pour occuper les touristes durant la journée : sports nautiques, pêche, parachute ascensionnel, jet ski ou autres, il n’en reste pas moins que le touriste est sans cesse en quête d’activités variées pour occuper ses journées et ne pas sombrer dans une routine. Plus il y aura d’animation et plus la DMS s’allongera et le taux de retour s’améliorera.

Un bref tour des destinations touristiques qui marchent démontre que cela est essentiellement dû aux moyens mis en place pour occuper les touristes durant leur séjour. Et cela comprend aussi, bien évidement les événements sportifs, culturels, artistiques ou autres qui drainent différents profils au fil des mois. Il faut une moyenne d’un événement par mois pour asseoir une destination touristique.

Durant les dix dernières années, l’investissement a surtout été axé sur l’hébergement, les golfs, la restauration, les centres commerciaux ou l’immobilier , délaissant complètement la partie loisirs, or cette dernière est déterminante et doit être prise en compte pour pérenniser les autres. Nous sommes à un tournant décisif pour notre destination car après les infrastructures il faut les clients et ce qui fera la différence avec la concurrence , c’est notre faculté à développer des outils à même d’attirer et de fidéliser nos touristes. Au risque de me répéter , un touriste qui s’ennuie et un client qui ne revient pas et qui risque surtout d’en dissuader d’autres.

Si on prend l’exemple de Marrakech, première destination touristique du Royaume, on dénombre un Aqua parc, Oasiria qui fonctionne d’ avril  à octobre et Terres D’amanar un parc d’aventure situé au pied du Toubkal. C’est loin d’être suffisant, d’autant plus que ces deux lieux sont situés à l’extérieur de la ville et nécessitent un déplacement pour s’y rendre.

Intramuros, les monuments historiques connus ont besoin d’un véritable lifting et le ministère de la culture tarde à réagir. Le théâtre de la ville que d’aucuns s’évertuent à appeler Opera, n’a aucun programme et sert pour des expositions éphémères.  Les seuls endroits qui valent la peine d’être visités sont l’œuvre de privés pour ne citer que le Jardin Majorelle qui reçoit environ 600000 visiteurs par an.

Des projets privés,  il y en a sûrement  et mériteraient toute la sollicitude des autorités et des élus  pour voir le jour dans les délais impartis. Il y a un véritable besoin pour la ville qui ambitionne de faire du tourisme familial son atout majeur à l’aube d’une nouvelle approche pour le tourisme interne.