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A nice song.

Publié le 20 mai 2012 par Ziril

C’est Thomas, tout nouveau fanatique de boxe à Brooklyn qui me l’a annoncé : « Samedi soir, dans un gymnase du Bronx il y a un grand meeting de boxe. Des flics contre des flics. Ça te dit de venir ? »

Tu parles, Charles ! Moi, je n’ai jamais vu de combats de boxe en vrai et, des poulets contre des poulets, pour rien au monde je ne voudrais manquer ça.

Une bonne heure de métro de Brooklyn jusqu’au Bronx. Au fur et à mesure qu’on approche de notre destination, de moins en moins de « blancs » dans le compartiment. Pour finir, nous sommes les seuls .

Le gymnase a été transformé pour l’occasion . Un ring de boxe trône au milieu de cette gigantesque salle déjà remplie de spectateurs et de musique assourdissante, mêlés à des odeurs fortes de hot dogs, de Chili con carne. Des gamines blacks se trémoussent. Là aussi, peu de « blancs » parmi le public.

A NICE SONG.
Les blacks et latinos sont chez eux et quelques Irlandais font de la figuration. C’est vrai, j’avais oublié que les Irlandais, à une époque, étaient presque tous des poulets… Ou des gangsters, disent les mauvaises langues. Tout ce beau monde est bon enfant. Ça rigole, ça braille, ça se donne des grandes claques dans le dos. Les mecs et les nanas sont habillés en dimanche et les colliers et autres gourmettes, sous les projecteurs, ont l’air d’or véritable. À voir la carrure d’un bon nombre de spectateurs, il est aisé de comprendre que nous sommes dans un milieu de boxeurs. Impressionnant. Des montagnes.

Et puis, voilà qu’arrive enfin sur le ring le maître de cérémonie. Comme dans les films. Le type est un colosse au crâne luisant et vêtu d’une veste blanche impeccable. Et, comme dans les films il annonce au micro «Lady and gentlemeeeeeeennnnnnn ! » Le reste du discours se perd dans le brouhaha. Et puis, deux jeunes boxeurs enjambent les cordes du ring et  commencent à s’échauffer. Et ça n’a pas l’air d’une blague tout d’un coup. Les crochets et uppercut ne sortent pas d’un sachet de purée Mousseline.

Et puis, une jeune femme latino fait son apparition sur le ring. Elle s’avance toute seule et, à cappella, commence sa chanson, l’hymne américain.

(Bon, je vous laisse regarder ma minable vidéo que j’ai filmé avec les moyens du bord et je vous reprends après.)

(Je m’aperçois maintenant que j’avais oublié de filmer la séquence où l’on voit le drapeau Américain devant lequel le public est au garde à vous. Autant pour moi ! )

D’accord, on est très loin d’Aretha Franklin, de Billie Holiday ou d’Ella Fitzgerald . Néanmoins, ça fait 20 fois au moins que je visionne cette scène et pense qu’il faut avoir  un parpaing de béton à la place du coeur pour ne pas avoir la chair de poule.

A NICE SONG.
Et après ça, pendant les trois heures qui ont suivi , des types se cognaient la gueule (bien protégé) de toutes leurs forces et leur habileté et vous voulez savoir ? Ce fut une soirée fabuleuse ! One of the ten best ! ( surtout quand 2 jeunes boxeuses flics se sont crêpés le chignon. Le public était debout dans les gradins. GEANT !!)

Et la cerise sur le gâteau, en rentrant à Brooklyn en métro à une heure du matin, en face de nous étaient assises deux jeunes filles blacks pétant de vie, habillées comme il faut pour aller s’encanailler à Manhattan, avec plus de sex-appeal que toutes les pétasses hollywoodiennes réunies, tout ce qu’il faut de nichons presque indépendants, de jambes bien écartées sur le banc du compartiment et, rapidement, le terme de « vulgarité » n’a plus eu aucun sens et nous sommes juste seulement en face d’une splendide célébration de la vie.

A NICE SONG.

« Medemoiselles, qui étiez tellement occupées à rigoler que vous n’avez même pas fait attention à mon appareil photo qui vous mitraillait, chères jeunes délurées, je vous ai adoré pendant tout ce trop court voyage en métro.

Voilà. Ce sont des histoires comme ça qui font que je continue à être bouleversé par Hemingway, par Charles Bukowski, par John Fante par John Ford, par Clint Eastwood et tant d’autres. C’est aussi pour ça que je suis toujours tellement amoureux de New York, la ville qui ne dort jamais.

A NICE SONG.


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