La future biennale internationale de Lyon d’art contemporain est en préparation pour 2013 dans le plus grand secret, loin du regard des artistes en France. Un commissaire d’exposition Gunnar Kvaran, directeur du musée privé Astrup Fearnley à Oslo a été nommé contre les intérêts des artistes contemporains à qui on n’a surtout pas demandé leurs avis. La France continue sa politique institutionnelle régalienne où les artistes sont écartés des commandes et des véritables pôles de décision. Pourtant la biennale de Berlin a bien nommé un artiste à sa tête comme le demandait l’artiste lili-oto pour la biennale de Lyon en 2009 et en 2011. Une biennale délibérément à contre-emploi, c'est-à-dire dans un irrespect total des intérêts de la communauté artistique en France. La biennale de Lyon a un prix scandaleux ! Plus de 7 millions d’euros alors que les artistes crèvent en France, des artistes plasticiens qui n’ont plus d’atelier pour travailler et ce n’est pas les 160 résidences d’artistes en France qui vont satisfaire la demande de plus de cent milles artistes plasticiens. Sa sélection d’artiste, opaque ! Dans le plus grand secret, le nouveau commissaire d’exposition de la future biennale de Lyon Gunnar Kvaran comme l’on fait tous les commissaires d’exposition auparavant sélectionnera à sa guise, sous sa seule volonté pontifiante, discrétionnaire et arbitraire des artistes selon ses seuls critères. Des critères qui ne lui donnent aucune légitimité confirmant un mode de sélection opaque qui voile au public, à la communauté artistique d’éventuels conflits d’intérêts puisque Gunnar Kvaran est directeur d’un musée ultra privé. Pourtant les conflits d’intérêts sont une tradition dans le marché international d’art contemporain avec nos institutions publiques, avec ses marchands, avec ses agents, avec ses critiques, avec ses historiens d’art, avec certaines revues d’art contemporain ou les grosses galeristes d’art contemporain. Le fil conducteur de cette sélection d’artistes pour la biennale de Lyon s’inscrit dans ce néo libéralisme culturel ultra conservateur qui rejette toute forme d’équité pour la communauté artistique, et d’égalité des chances chez les artistes même financée par l’argent du contribuable, la preuve par neuf que le discours politique n’a pas une grande valeur morale. Des concepts moraux pourtant contraire au discours de la gauche de François Hollande élu au mois de mai au gouvernement. La biennale de Lyon a une responsabilité morale vis à vis du citoyen contribuable car c’est une véritable pompe à fric, des millions d’euros pour son financement sous aucun contrôle extérieur pendant sa préparation alors que son commissaire d’exposition Gunnar Kvaran a exposé au pavillon de la biennale de São Paulo de 2011 des artistes de la jet set internationale ringarde ; Jeff Koons, Cindy Sherman, Richard Prince, Charles Ray, Nan Goldin, Matthew Barney, Tom Sachs, Damien Hirst, des noms d’artistes que l’on retrouve dans la collection François Pinault ou aux expositions aux château de Versailles sous l’ère Sarkozy (Jeff Koons). Une exposition au pavillon de la biennale de São Paulo intitulée "Em nome dos Artistes" ou "Au nom des Artistes" qu'il faut plutôt traduire « au nom des intérêts des gros collectionneurs et des grosses collections privées ». Je rappelle en plus que Thierry Raspail directeur de la biennale de Lyon et conservateur du musée d’art contemporain de Lyon s’était prononcé publiquement et ouvertement pour la mondialisation lors de la biennale de 2009, une mondialisation que j’appelle à juste titre la globalisation mondiale du néolibéralisme ou de l’ultra libéralisme. Le commissaire d’exposition Gunnar Kvaran fera sa propre petite mayonnaise sans avoir de compte à rendre à une communauté artistique française qui souffre et pas plus au contribuable français. Une communauté artistique composée par une très grande majorité d’artistes (+ de 97%) qui ne trouvent plus de lieu pour exposer leurs œuvres contemporaines ou leurs créations contemporaines en France, tout est verrouillé par l’état, les institutions, les régions, les départements et les élus des communes. Sommes-nous dans l’art contemporain en 2012 encore sous la monarchie de Louis XIV ? Ces pratiques des institutions de l’art contemporain ressemblent fortement aux pratiques du 17e siècle sous l’académie royale des peintres et sculpteurs érigée contre les corporations moyenâgeuses régissant les peintres et les sculpteurs. Est-ce digne d’un pays qui chante « le changement c’est pour maintenant » d’assister à de telles pratiques académiques pour nos artistes qui ne connaissent que l’exclusion artistique et sociale… N’avons-nous pas honte d’habiter dans un pays qui pratique de tels bannissements, reléguant l’artiste créateur auteur à une misère récurrente et à un exil de l’intérieur. Et que dire de ces tests psychologiques obligatoires humiliants et dégradants subits contre leur volonté par ces artistes pris dans les mailles des filets de l’insertion alors qu’ils ne sont que des victimes de l’une des plus graves exclusions artistiques organisées depuis la dernière guerre mondiale. Aux yeux de nos politiciens contemporains, l’artiste est-il encore fécond d’une dégénération sociale et culturelle comme il le fut sous l’Allemagne nazie ? lili-oto, artiste plasticien.