Je n'aime pas trop parler de la pluie et du beau temps, mais j'accumule quelques nouvelles qui me permettent de développer un argumentaire écologique et de refaire ma petite pub' pour le collectif du Peuple des Dunes.
Comme je lis moins la presse qu'auparavant, j'ai parfois du retard dans mes infos. J'ai donc appris assez tardivement les conséquences de cette tempête du 10 mars 2008. Il semblerait pourtant que la thalasso de Douarnenez ait été complètement dévastée (voir ici), que la piscine de Trégastel également (voir ici), que de nombreux centres de voiles et pontons ont été détériorés également. Quelques digues ont sauté. Jusqu'au port de pêche de St Guenolé dont les cuves de gazole ont été touchées (voir ici).
Mais personne ne fait le lien entre ces dégâts et les prévisions des géographes bretons! Il semblerait pourtant que les catastrophes de ce genre se multiplient et que les constructions littorales en fassent de plus en plus les frais et cela ne risque pas de s'arrêter...
La Loi Littoral en France est peu appliquée car le Préfet ne joue pas son rôle d'arbitre quand le maire, détenteur du permis de construire, laisse construire trop près des côtes. Pire, le Préfet préfère ne pas voir ces mobil-homes qui n'ont de mobiles que le nom. A-t-on jamais vu une caravane avec des fondations?
Comme le rappelle régulièrement Yves Lebahy, les sociétés anciennes construisaient peu sur le littoral. Elles préféraient mettre un peu de distance entre la mer et leurs habitations. La balnéarisation de la Bretagne, l'héliotropisme dont notre région est victime pousse au contraire l'industrie touristique à densifier la côte et les résidences secondaires à pousser comme des champignons. Outre l'expulsion des jeunes de la bande littorale, cette bétonisation commence à montrer ses premières limites.
On sait que la mer monte, mais ce que l'on sait moins, c'est qu'elle ne monte pas de façon uniforme. Certains endroits prendront 2 mètres, d'autres 2 centimètres. Malheureusement, les zones tampons sont bien souvent protégées par des digues. Les marais comme Redon ou la Brière sont habités, les barrages comme Arzal faussent les études puisqu'ils ralentissent la montée des eaux.
Cette tempête nous rappelle que l'Homme ne peut maîtriser les éléments. La mer grignote ce que l'Homme fait et c'est la raison pour laquelle le bon sens voudrait que nous la comprenions pour pouvoir s'adapter à son rythme.
Le collectif du Peuple des Dunes a engagé ce travail suite au projet d'extraction de sable au large de Quiberon par le groupe Lafarge. Il vient d'ailleurs de déposer un référé contre le Préfet qui a créé un site d'information sur ce projet sans y intégrer TOUS les éléments (voir ici). Les études ou mises en garde contre le PER ne sont pas disponibles sur le site malgré le conflit juridique qui fait rage entre la multinationale et le collectif.
Bref, pas un mot sur le Peuple des Dunes qui mobilisa pourtant 12000 personnes lors de la manifestations de mars 2007 à Erdeven. Comme si l'Etat avait déjà promis cette exploitation à Lafarge en dépit des études. L'Etat est-il réellement impartial?
Pour ma part, je rappelle que cette exploitation risque d'éroder les côtes et donc d'accentuer davantage la violence des tempêtes. Imaginer la disparition de la barre d'Etel! Ne pensez-vous pas que cela perturberait l'ensemble de l'écosystème de la Ria? La disparition des dunes, de la même façon, engendreraient des inondations plus fréquentes et des bourrasques de vent plus violentes. Rappelons que Gâvres, il y a quelques années, a connu un mini raz-de-marée!
Que cela serve de leçons au moins! Qu'est-il besoin de construire une piscine ou une thalasso à dix mètres de la plage?