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Ben expose au château de Manderen jusque début septembre . Ben c’est cet artiste passé maître dans l’art de vendre des petites phrases sur des stylos ou des assiettes . Mais aussi sur des tableaux, des objets divers ou dans des installations diverses.
Si à faible dose l’oeuvre de Ben peut paraître intéressante, le voir exposer dans tout le château de Manderen devient vite saoulant. Car au final, on a une récurrence de l’interrogation sur l’art et sur l’artiste sur lui-même qui tourne à l’égotisme dont on peut parfois se sentir exclu. Et si parfois on sourit, si certaines oeuvres peuvent susciter des réactions , le tout n’a finalement qu’un côté révolutionnaire des bacs à sable. Quand il se veut provocateur , comme dans son installation dans la petite chapelle ou lorsqu’il expose un bocal de son urine ou un vase d’eau croupie et puante, ça sent le réchauffé et le faussement original.
Dans ses installations, Ben revendique un côté brocante et effectivement c’est un peu cela. Parfois ludique, comme cette installation présentant une sorte de chambre, (trop) rarement choquant, Ben , Benjamin Vauthier de son vrai nom, fait partie de ces artistes surcotés qui très vite, perdent leur capacité à surprendre.
On commence à visiter l’exposition avec envie, désireux de découvrir l’univers de Ben que certains n’hésitent pas à présenter comme un artiste majeur du XXème siècle, on finit en se disant « tout ça pour ça » . Quitte à supporter un bavardage autant que ce soit celui d’un ami une bière à la main !
Pour Manderen , privé de la belle manifestation Les inattendus de Malbrouck cette année (pour des raisons de « sécurité » nous a-t-on dit), exposer Ben est l’assurance de bénéficier d’une belle saison satisfaisante du côté de la billeterie , et finalement c’est presque un clin d’oeil à tout le côté mercantile de l’oeuvre de Ben , grassement payé par le fabricant de fourniture scolaire Quo Vadis qui rémunère 3000 euros chacune des phrases (une soixantaine par an) qu’il leur pond comme ce très recherché « L’affaire est dans le sac » sur un sac à dos.
Reste le joli cadre du château où il fait toujours aussi bon se balader sur les coursives ou boire un verre sur la terrasse. L’art de vivre plutôt que le cochon quoi…