Miyajima, l'île (qui m'a) enchantée
Depuis Tokyo, j'ai pris le Shinkansen jusqu'à Hiroshima, puis un petit train local jusqu'à Miyaguchi où se trouve l'embarcadère des ferries. Le trajet est très court, une petite dizaine de minutes, avant d'apercevoir, flottant sur ce bras de mer de Seto, le célèbre et majestueux torii de bois de camphrier vermillon qui marque l'entrée du sanctuaire d'Itsukujima.
Quand on voit la beauté des lieux, inutile de demander : pourquoi aller à Miyajima ?
Cette île sanctuaire est un des lieux les plus visités du Japon. Elle fait partie des trois perspectives les plus spectaculaires du Japon (Nihon Sankei) : les deux autres sont la Barre d'Amanohashidate et la baie de Matshushima. Je devrais plutôt dire étaient, car malheureusement la baie de Mastshushima, près de Sendaï, a été ravagée par le tsunami de mars 2011 et la catastrophe que l'on connaît ...
Une fois de plus, vous remarquerez qu'il y a peu de monde sur mes photos. J'ai tout simplement choisi d'arriver en fin d'après-midi, lorsque les hordes de touristes prennent le dernier ferry pour rejoindre la côte d'Hiroshima, de passer la nuit dans un ryokan, et de visiter le sanctuaire et une partie de l'île très tôt le matin.
Dès que l'on pose les pieds sur cette île sacrée, on est très familièrement accueillis par les cervidés - daims et biches - qui vivent là en toute tranquilité. Ils sont relativement sans gêne, n'hésitant pas à vous faire les poches et à fourrer le museau dans vos affaires personnelles ;)
Après le bain traditionnel, j'ai profité d'un agréable moment de détente sur le bord de mer en regardant le jour tomber sur l'île quasi déserte en attendant que la très charmante hôtesse du ryokan Kawaguchi prépare le dîner.
Je ne détaille pas les nombreux plats, je l'ai déjà fait par le passé. Je ne peux que vous indiquer que c'était absolument délicieux, mais aussi qu'une petite promenade nocturne s'imposait avant le coucher ...
Dans la quiètude du petit matin, visite de l'Itskujima-jinja, sanctuaire dédié à trois déesses de la Mer, filles du dieu shintoïste Susanoo, qui aurait été fondé en 593 et pris sa forme définitive en 1168, vers la fin de l'époque Heian. Cantonné d'élégants corridors couverts, le sanctuaire est réputé pour ses toits de chaume pentus et la couleur orange vif de sa charpente, remarquable exemple de l'architecture des sancturaires de l'époque Heian.
Sur la jetée, la plus ancienne scène de théâtre Nô du Japon
Longue promenade sur les hauteurs de l'île. Comme elle est sacrée, elle n'abrite ni cimetière, ni maternité, car il est interdit d'y accoucher ou d'y mourir. Enfin, ceux qui y meurent "par inadvertance" n'y sont pas enterrés. De même, nul n'est autorisé à y abattre des arbres et à pratiquer quelque culture que ce soit.
Déserte aussi, la rue principale qui abrite de nombreuses boutiques de souvenirs et des petits restaurants où l'on sert les spécialités locales : anguille et huîtres grillées.
J'ai testé les huîtres au déjeuner : j'avoue que je n'aime que les huîtres crues et petites en plus ... Pas très concluant, aussi je me suis rattrapée en dégustant les fameux momiji manju, des petits gâteaux en forme de feuille d'érable fourrés à l'anko (confiture de haricot rouge), encore une spécialité de l'île.
Quand je vous disais que les daims étaient sans gêne, quelque peu agressifs même ! N'est pas Bambi qui veut ;)
Il n'a pas réussi à lui piquer sa glace, mais quelle frayeur tout de même !
Ryokan Kawaguchi : une excellente adresse, pas très onéreuse car les ryokans sont hors de prix à Miyajima, et surtout un accueil et un repas délicieux ! Le lien est ICI
Photos à Miyajima, côte de Sanyo, juillet 2006