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Santigold – Master of my Make-Believe

Publié le 19 mai 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Santigold – Master of my Make-Believe
M.I.A., Amanda Blank, Sia puis dernièrement Azealia Banks, Kreayshawn ou encore Iggy Azalea, la mode des meufs mélangeant musique, mode et sexe (de préférence bi) n’en finit plus de s’étendre. Et si on a volontairement pas mis Lady Gaga ou Nicki Minaj dans la liste c’est parce qu’il y a le mot musique. Bref, des filles cools qui font d’abord de la musique pour chattes mais qui finissent toujours pas convaincre également la gente masculine. Les sus-citées, on les aime bien- à des échelles différentes- mais peu d’entre elles n’arrivent à la cheville de Santigold. Depuis quatre ans et son premier essai, Santogold, c’est elle la patronne.
Le même entourage que M.I.A au départ (Diplo/Switch), la même désinvolture mais une principale différence: Santi White n’a pas de tendance musique indienne/Bollywood-mescouilles. Et ça, c’est amplement suffisant pour plier sa principale concurrente.

Quatre ans donc que l’on attend qu’elle passe la seconde, histoire de passer de rookie à sophomore. Elle n’a pas perdu son temps ceci dit, apparaissant un peu partout où le mot « in » a une vraie consonance. De Spank Rock à Converse, des Beastie Boys au sampling par Jay-Z en passant par les compilations de Diplo. De quoi muscler son jeu Robert. Et se faire des millions de potes musiciens en plus, histoire de bien s’entourer pour le nouvel album.
Si le premier opus s’articulait autour du trio Diplo-Switch-John Hill, la garde rapprochée de producteurs s’est bien épaissie pour le second. Les trois loulous sont toujours présents mais doivent faire un peu de place à Dave Sitek (on vous le présente, sérieusement ?), Q-Tip, Boys Noize et surtout Kurstin, le producteur de Lily Allen. Rien que ça.
On est alors naturellement en droit d’attendre un album riche en sonorités. De l’électronique au dub en passant par la pop, le rap ou le rock.

Un melting-pot que l’on retrouve dès le premier morceau, GO!, en compagnie de la charmante Karen O, du groupe Yeah Yeah Yeahs. D’ailleurs entre Karen, Dave Sitek et Nick Zinner à l’écriture de certains morceaux, la galaxie des YYY a posé son empreinte sur l’album. Et c’est aussi bien que fâcheux. On aime beaucoup Yeah Yeah Yeahs hein, pas de problème, sauf qu’on ne retrouve plus vraiment la folie qui accompagnait la première sortie de Santigold. C’est con à dire mais c’est limite trop bien, trop professionnel, trop travaillé. En fait, on écoute ça, tranquillement mais c’est un poil trop linéaire, les occasions de s’enflammer sont beaucoup trop rares. On aime bien le fait que Sitek essaye de recoller à l’ambiance de Santogold sur Fame, Switch de « duber » sur Freak Like Me, on y croit que trop peu.

Fame

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Santigold serait donc devenue sérieuse dans ses affaires. On a même le droit à des morceaux engagés/mélencoliques désormais comme The Riot’s Gone, This Isn’t Our Parade ou l’excellent Disparate Youth, produit par Ricky Blaze, pourtant plus habitué aux ambiances jamaïquaines.
Elle parvient sans trop de mal à convaincre également sur ce genre de titres prouvant au passage son aisance technique dans tout les styles. C’est d’ailleurs le gros point positif de ce disque que le fait qu’elle parvienne à accrocher et poser sa patte partout où elle passe. Un S.U.V la nana.

Disparate Youth 

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Mais franchement, c’est quand elle redevient la Santigold à la cool que l’album gagne en intensité. Et il faut attendre les quatre derniers morceaux pour ça. Comme par hasard, le timing coïncide avec l’apparition de Diplo aux manettes… A l’ancienne reggae-dub sur Pirate in the Water puis en compagnie de Boys Noize pour l’électrique Look at This Hoes, tube underground en puissance pour jeunes drogués. Autres tubes en puissance, le hit pop pour la radio The Keepers qui a toutes ses chances de tourner puis le transpirant et brésilien Big Mouth qui a servi de premier single. En quatre titres, Santigold parvient à massacrer la concurrence et on ne peut que finalement regretter qu’elle ne soit pas contenter de ce genre de morceaux pour tout l’album.

Look at These Hoes

Big Mouth

On ne sait pas trop s’il faut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Saluer la maturité artistique de Santigold, passée reine du pot-pourri pop irrégulier en ayant mis les moyens et les formes pour y parvenir ou préférer l’immaturité folle dont elle faisait preuve auparavant et qui réapparait sporadiquement sur la fin, meilleure partie de l’opus ?
Chacun y trouvera son compte sûrement, comme une bonne vieille compilation Itunes, et c’est peut être aussi ce qu’elle cherche un peu pour contenter son monde. Suffit juste d’accepter la démarche.

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Santigold – Master of my Make-Believe

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