Vous connaissez sans doute mon attachement à l’œuvre de Zola. Eh bien, nous avons fait la connaissance de son « pendant » espagnol, Benito Perez Galdos, célébrissime écrivain naturaliste et homme politique anti clérical, qui fut toute sa vie en lutte contre les milieux catholiques conservateurs. J'aime beaucoup son portrait par Joachim Sorolla, qui est exposé dans son bureau.
En fait, il est né à Gran Canaria et nous avons découvert sa stature à l’occasion de la visite de sa maison natale devenue un superbe musée tout à sa gloire, située dans la rue des chiens, parallèle à la rue principale de Triana.
Une maison typiquement canarienne, autour d'un patio avec des galeries en bois, finalement très simple .... Mais où ont été regroupés les meubles qu'il avait dessinés lui-même dans ses différents lieux de vie (Madrid, Santander).
Et il a aussi l’honneur du plus grand théâtre des Canaries, situé face au marché de la Vegueta, et encore, d’un immense monument au centre d’un parc de la ville moderne, justement entre Triana et le parc des Doramas. Un héros national, éminent, incontournable de la littérature et de la politique espagnoles.Nous avons tant à apprendre de ceux qui ont enrichi l’Europe, notre continent, notre culture, notre patrie au sens large. Evidemment, lorsqu’on n’a pas appris la langue au lycée, cela n’aide pas … mais plus je vieillis, plus je mesure tout ce que j’ignore encore…
Benito Perez Galdos est un surdoué dans plusieurs arts : peinture, écriture, sans doute aussi musique. Il vînt à Paris en 1867 pour l’Exposition Universelle. Il rencontre Zola, son contemporain (1840 – 1902) en 1900, devient son ami. Comme Zola, son œuvre littéraire brosse le tableau de la classe moyenne espagnole depuis la fin de l’occupation des troupes napoléoniennes jusqu’à l’époque de la République (de 1805 à 1880). Le cycle s’intitule Episodios nacionales et comporte 46 romans, répartis en cinq séries.
En France, nous le connaissons à travers Tristana, le film magistralement mis en scène en 1969 par Luis Bunuel, un classique, avec Catherine Deneuve et Fernando Rey, tiré du roman éponyme publié en 1892, l'histoire d’une jeune fille séduite par son tuteur anti clérical, mais atteinte dans sa chair par une grave maladie.Je vais « creuser » le sujet, car je viens de commander « Fortunata et Jacynta », écrit en 1885, et qui me semble reproduire l’aventure même de Zola, titulaire de deux ménages, l’un officiel, mais stérile avec son épouse Alexandrine, mais aussi la famille « bis » qu’il eut avec Jeanne Rozerot, la jeune lingère rencontrée en 1888 dont il eut deux enfants. Etrange, les dates ne « collent » pas ….Perez Galdos serait-il aussi extra-lucide ….ou Zola se serait-il inspiré de son roman dans sa vie réelle ?
Si quelque lecteur ou lectrice pouvait m’éclairer …..