Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a cédé 3,52%, terminant vendredi à 12.369,38 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, dont la plate-forme électronique a abrité les premiers pas en Bourse de Facebook, a chuté de 5,28% à 2.778,79 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a lâché 4,30%, pour finir à 1,295.22 points.
« La confiance du marché a continué sa lente érosion du fait des événements actuels en Europe » notamment, ont commenté les économistes Paul Edelstein et Nigel Gault d’IHS Global Insight.
Déprimé par une semaine tournée vers les craintes de contagion de la crise de la dette grecque en zone euro, matérialisée par l’abaissement des notes de 16 banques espagnoles jeudi, le marché espérait vendredi « une petite bouffée d’air frais », comme l’a souligné Evariste Lefeuvre de Natixis, avec le lancement en Bourse très attendu de Facebook vendredi.
L’opération devait avoir « un effet de diversion bienvenu, après une semaine difficile avec l’Espagne et la Grèce », a indiqué l’économiste.
Mais la performance décevante du titre FB le premier jour de sa cotation n’a pas eu l’effet escompté sur les investisseurs, loin de là.
Après avoir décollé de près de 18% en tout début de séance, l’action Facebook a terminé tout près de son prix d’introduction à 38,23 dollars, en hausse de 0,61%.
Les marchés abordaient désormais la semaine à venir sur le mode attentiste.
« Nous sommes en train d’essayer de voir si, après le recul du marché auquel nous assistons actuellement, nous nous préparons à inverser la tendance avec un rebond », a indiqué Sam Stovall, de Standard & Poor’s Capital IQ.
« Il est trop tôt pour voir si les problèmes européens vont être résolus mais le marché est généralement un très bon indicateur permettant de juger de la confiance » des observateurs en une « résolution des problèmes grecs », a jugé le stratège de S&P.
Après un long mouvement de baisse cette semaine, les investisseurs s’attendaient à se confronter à de nouveaux « seuils de résistance techniques », a noté M. Lefeuvre, c’est-à-dire à des niveaux de référence des indices boursiers, qui étaient susceptibles d’ébranler la confiance des marchés s’ils étaient dépassés à la baisse.
Wall Street a besoin « d’un grand et puissant » coup de pouce « pour contrebalancer la salve de statistiques économiques légèrement négatives aux Etats-Unis et les problèmes encore plus sérieux en Europe », a noté Frederic Dickson, de D.A. Davidson.
Certains investisseurs voyaient d’un bon oeil le début vendredi d’un sommet de deux jours aux Etats-Unis réunissant les dirigeants des pays membres du G8, (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Italie, France, Allemagne, Japon et Russie), dont les travaux devaient être dominés par la crise de la dette dans la zone euro.
Les attentes étaient tout de même limitées.
« Le G8 a une dimension très très politique. Il y aura peut-être des déclarations de principe du (président américain) Obama en faveur de la croissance, mais le problème qui reste au coeur des préoccupations, ce sont les élections grecques », a ainsi estimé M. Lefeuvre.
L’avenir de la Grèce au sein de la zone euro semble en effet compromis par la montée en puissance des partis anti-austérité qui pourraient accéder au pouvoir après les prochaines législatives prévues le 17 juin.
« On espère une intervention massive qui intervienne tôt ou tard » de la part de la banque centrale européenne, a estimé Gregori Volokhine, stratège du département actions de Meeschaert New York.
Du côté des statistiques, le marché regardera notamment avec attention les ventes de maisons neuves mercredi, et les commandes de biens durables jeudi.