John Luther est policier à la section criminelle de Londres. Après avoir traité une affaire de tueur d'enfants, il déprime et met son mariage en péril. Il doit alors lutter contre ses démons intérieurs qui sont parfois aussi dangereux que les criminels qu'il poursuit…
"Luther - Saisons 1 et 2" de Brian Kirk, Sam Miller, Stefan Schwartz
Avec : Dermot Crowley, Idris Elba,Warren Brown , Paul McGann Sortie le 23 mai 2012 Distribué par StudioCanal Durée : 520 minutes Nombre de : 3 Film classé : Tous publics Le film : Les bonus : |
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Elle va bientôt s’achever, mais je peux maintenant vous en parler sans déflorer un final qui risque d’être à la hauteur de la série. Dans le genre, elle est très bien menée par des réalisateurs (Sam Miller, Brian Kirk et Stefan Schwartz ) fidèles aux fondamentaux. Avec un atout majeur : un scénario qui ne se contente pas de rebondir sur les situations.
D’une écriture au scalpel, il les précède à l’aide de personnages façonnés sur mesure. Là encore, il ne faut pas s’attendre au profil habituel du tueur, de la victime ou du policier. A chaque fois les personnages dérapent et la remise sur pied est des plus périlleuses. Au fil des épisodes, la recette se bonifie.
On pourra toujours dire que des flics fragilisés par une vie familiale perturbée courent de plus en plus les feuilletons télévisés (ainsi parlait-on autrefois, au temps de Rocambole..). Certes, mais notre héros fièrement porté par Idris Elba , qui se débat avec quelques problèmes psychiques, se coltine en plus d’un couple vacillant, une présumée coupable qui lui donne bien du fil à retordre.
D’une intelligence supérieure à la moyenne, Alice Morgan (Ruth Wilson ) aurait tué père et mère. Luther en est persuadé, mais au fil des épisodes, la belle fait plus que résister. Elle intervient dans sa vie, dans celle de son ex (Indira Varma ), et lui prête son concours afin de résoudre ses nouvelles énigmes. Un personnage hors du commun et pour qui j’aurai de plus en plus de sympathie …
Ce n’est pas le moindre des paradoxes d’une série qui à chaque entrée en matière nous dévoile quasiment toutes les composantes de l’intrigue. Il faut alors composer avec les aléas de personnalités fort complexes, les suspects ayant toujours le contrôle de la situation.
Indira Varma, Ruth Wilson: j'aime bien leur personnage et la façon dont elles le jouent
D’un épisode à l’autre, on pourra toujours pointer du doigt quelques références à des gloires du genre (« Le silence des agneaux » par exemple), mais dans l’ensemble l’originalité est de mise. Le coup du cadavre découvert dans le congélateur et qu’on laisse sciemment afin de mieux ficeler l’enquête, moi ça me le fait.
Que dire alors des séquences à venir ( « Argent froid », « Tuer pour survivre »… ) qui cette fois se suivent avec une logique implacable. Elles sont pourtant totalement inattendues, et imprévues dans la tension relayée par une mise en scène de plus en plus au cordeau. Vraiment , un excellent thriller.
- « Le monde d’un vrai dissident » (30 mn)
Quelques éclairages supplémentaires sur l’avènement de cette série et la manière dont chaque personnage, chaque intrigue, ont été conçus. Ca ne révolutionne pas le genre, mais pour en savoir plus, ce n’est pas plus mal. On apprend par exemple de la part du scénariste Neil Cross, (auteur de quelques épisodes MI 5) que « la BBC voulait un policier emblématique, or il n’y a que ça. La tâche était quand même ardue ».
L’intéressé, Idris Elba parle longuement de son personnage qui « apporte du frai à la figure du détective modèle ».
Ruth Wilson s’attache à l’écriture émotive de Neil, « ce n’est pas du réalisme, les personnages ont des côtés légèrement excessifs ».
En bref
Le film
Il y a des personnages très particuliers, et des histoires qui ne le sont pas moins. On s’attend à du classique « policier » et l’on découvre du tout neuf. Intéressant et même un peu plus que ça …