C'est la conclusion de cette étude publiée dans l'édition du 17 mai de la revue Cell Metabolism, qui démontre qu'il faut mieux bien caler les horaires de nos repas sur notre horloge biologique. En substance, ne pas trop grignoter le soir ou durant la nuit…
Lorsque des souris soumises à un régime alimentaire riche en graisses ne peuvent se nourrir durant les 8 heures de la journée, elles mangent tout autant que celles qui peuvent se nourrir tout au long de la journée et même la nuit, pourtant elles semblent protégées contre l'obésité et d'autres troubles métaboliques. Cette conclusion suggère que le surpoids, l'obésité et les troubles métaboliques résultent en grande partie d'un décalage entre nos horaires alimentaires et notre horloge biologique.
« Tout organe a son horloge », explique l'auteur principal de l'étude, Panda Satchidananda de l'Institut Salk. Cela signifie qu'il y a des moments où notre foie, nos intestins, nos muscles, et autres organes vont travailler à plein rendement et d'autres moments où ils sont, plus ou moins en sommeil. Ces cycles métaboliques sont essentiels pour les processus biologiques, du métabolisme du cholestérol à la production de glucose, ces processus doivent être amorcés lorsque nous mangeons et arrêtés lorsque nous ne mangeons pas. Lorsque les humains, comme les souris, mangent fréquemment durant la journée et la nuit, ils contrarient leurs cycles métaboliques normaux.
« Quand nous nous nourrissons n'importe quand, nos gènes ne sont pas totalement opérationnels» : Le principe est le même que les cycles de sommeil et de veille, si nous ne dormons pas bien la nuit, nous sommes mal éveillés pendant la journée, et nous travaillons de manière moins efficace. Pour confirmer ce résultat et quel que soit le type de régime, des souris ont été nourries avec une ration standard ou une ration à haute teneur en matières grasses, avec donc, les 2 types d'accès à la nourriture, accès « ad libitum » ou accès restreint à la journée. Même nourries avec un régime alimentaire riche en matières grasses mais avec un accès restreint dans la journée, les souris s'avèrent protégées contre les effets néfastes du régime riche en matières grasses et montrent des améliorations dans leur métabolisme et leurs rythmes physiologiques. Elles prennent moins de poids, ont moins de lésions au foie et de moindres niveaux d'inflammation.
Nos habitudes alimentaires ont beaucoup changé ces dernières années, soulignent les auteurs, en raison d'un accès élargi à la nourriture, de motivations à rester éveillé plus tard dans la nuit, et donc à grignoter. Ces résultats suggèrent qu'en restreignant les heures de repas on pourrait réduire de manière significative, ce facteur mal connu d'obésité. L'accent a été mis sur ce que nous mangeons, pas sur le moment où nous mangeons…
Source: Cell Metabolism Time-Restricted Feeding without Reducing Caloric Intake Prevents Metabolic Diseases in Mice Fed a High-Fat Diet (Visuel Fotolia-Santé log Petite Enfance N°14)