19 mai / Le journal d'un bouffon délirant

Par Blackout @blackoutedition
19 mai L'HOMME QUI ADORAIT ÉCRIRE Ou La compilation de l'illustre inconnu Ça m'est v'nu comme ça, il y a vingt ou trente ans peut-être. Marre de radoter sénile sur ma folie. M'en vas l'écrire pour la ranger dans un tiroir.... Le journal d'un bouffon délirant : "Enfilez le couloir jusqu'au fond, dépassez toutes les portes, différentes seulement par leur numéro, les chiottes, cette odeur de pisse mêlée au désinfectant. Arrêtez-vous devant la seule porte pleine, celle qui n'a pas droit à la vitre cathédrale, celle qui ferme à clé. Vous y êtes, ouvrez-la. Murs verdâtres, fenêtre à barreaux, un lit des sangles, c'est tout. Cinq jours que je croupis là-dedans, dans cet hôpital-repaire à prendre des médicaments-drogue. Cinq jours que je ne peux plus parler, assommé par Valium Nozinan et compagnie, qui me pénètrent par tous les trous. Je ne dois pas en avoir assez de naturels, car on m'en fait d'autres, et mes fesses prennent vite une allure de passoire, cabossées par des bleus qui se forment. Cinq jours que j'annone des borborygmes incompréhensibles, que je vomis un tas de bouillie en guise de phrases. Plus la force d'articuler, d'ouvrir la bouche, plus la force de lever le petit doigt : je suis calmé !" A suivre... demain !

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