Bonjour,
A ceux qui pourraient penser que le crowdfunding est une mode ou juste un nouvel outil marketing ou mieux d’étude de marché, je voudrais juste leur rappeler, que faire appel au public, pour financer un projet ne date pas d’hier…
Que cela soit dans l’édition, dans le spectacle vivant ou encore dans la restauration du patrimoine, faire appel au public pour réussir à concrétiser une idée ou conserver un bien commun a été longtemps une source de revenu nécessaire. A l’ère où sur internet, la gratuité est de plus en plus monnaie courante, la possibilité qu’offre ces plateformes de financement participatif de démultiplier l’initiative individuelle et de toucher des milliers de passionnés ou de simples amateurs d’art, rend plus que jamais ce modèle pertinent en temps de crise. C’est un système de financement sain, qui (re)trouve toute son efficacité avec internet et le web 2.0.
J’en veux pour preuve le film »Shadows » de John Cassavetes, qu’il finança grâce aux auditeurs d’une radio dès la fin des années 50.
« Financez un film qui vous ressemble ! »
C’est sur ces mots que John Cassavetes fit appel aux auditeurs d’une radio locale.
Voici le récit trouvé sur le site du ciné club de Caen.
» Shadows fut tourné à l’automne 1958 en 16 mm. Son financement fut totalement improvisé ainsi que le confie Cassavetes à André S. Labarthe. Interviewé par Gene Sheppard dans son émission de radio, Night people à 1h00 du matin, Cassavetes declare quil est possible de faire un film totalement libre des contraintes commerciales imposées par les studios si chaque auditeur lui envoie un dollar. Le lendemain, Cassavates reçoit 2 000 billets de 1 dollar et se retrouve derrière la caméra à filmer des improvisations sur « un schéma rodé « , le film n’était pas écrit ! Durant quatre mois Cassavetes tourne des scènes autour de la vie d’une famille noire à new-yorkais. « Je croyais dit-il tenir un outil magique pour filmer des impressions ; de ce que sont les gens plutot que leur vie intérieure ».
Theatrical poster for John Cassavetes‘ Shadows (1959).
Source: ©Lion International Films