On the radio

Par Pseudo

Je ne sais pas trop comment dire – en tout cas ce n'est pas pour faire pleurer dans les chaumières, sûrement pas. Mais voilà, l'annonce du décès de Donna Summer, eh bien je dois l'avouer, ça m'a flanqué un coup de blues... Pourtant le disco, hein ?... Comme musique, on est d'accord, ça n'est pas...

Mais ce n'est pas vraiment de musique que je veux parler... Oh, depuis la funeste nouvelle, de la musique j'en ai bien plein la tête, c'est sûr, entêtante même, et ce rythme mécanique, qui hâche toute intelligence – tchac tchac tchac, tchac tchac tchac –, abruti pour tout dire... Ça fait bien trente-cinq ans, ou presque, que je ne l'avais plus entendu ce tchac tchac tchac, qu'il ne m'avait pas assommé... Ce coup de blues, ce n'est pas pour lui...

La voix alors ? Oui, sûrement... Et puis pas vraiment non plus... Ou pas seulement. Non, je ne crois pas. Ce coup de blues, ce n'est pas pour Donna – même si j'ai de la peine pour elle, être partie si tôt... Ni pour sa music danse, sa voix, sa frimousse à se damner... Ce coup de blues, c'est ce bond trente-cinq ans en arrière... L'accélérateur enfoncé de la Matra, au cœur de la nuit, sur l'Autobahn 48 déserte et mouillée, un Four Roses de trop dans l'estomac, la clope mal écrasée sur le bord du cendrier, et pour chasser ce plomb de la tête, tenir jusqu'au bout de la route, On the radio hurlé dans l'autoradio saturé. Pour tenir jusqu'à cet autre dimanche, tant que Ute aura bien voulu m'attendre...

Coup de blues. On ne se sera pas attendus... She works hard for the Money...