Depuis quelques années, on entend de plus en plus parler de l’intolérance au gluten. Il semble que la diète sans gluten soit devenue une panacée à tous les maux. C’est à se demander si les céréales qui en contiennent, soit le blé, le seigle, l’orge, l’avoine, l’épeautre et le kamut, ne sont pas des poisons à éviter, surtout si on souffre d’une maladie inflammatoire quelconque. Mais comment savoir s’il s’agit de la maladie coeliaque, d’une allergie au blé ou d’une intolérance au gluten.
La maladie coeliaque La maladie coeliaque est considérée comme l’affection la plus sérieuse des trois. Il arrive que le diagnostic tarde à venir, car elle est souvent confondue, entre autres, au syndrome de l’intestin irritable, à l’allergie alimentaire ou à un trouble découlant du stress. Cette maladie cible les villosités du petit intestin et sa paroi n’est alors plus à même d’absorber adéquatement les vitamines, les gras et autres nutriments. Mise à part la longue liste de symptômes désagréables qui y sont associés, la maladie coeliaque entraîne une carence en éléments nutritifs qui à long terme peut mener vers un retard de croissance, l’anémie, l’ostéoporose, la dépression, les infections respiratoires récurrentes, un trouble de concentration et de mémoire, etc.Un bilan sanguin afin de dépister certains anticorps sera la première étape dans la détection de la maladie coeliaque. S’il s’avère positif, une biopsie du petit intestin sera nécessaire pour confirmer le diagnostic. Malheureusement, il semble que les résultats soient parfois douteux (faux négatifs) laissant la personne toujours affligée de ses nombreux symptômes sans diagnostic. Plusieurs de ces personnes choisissent de faire une période d’essai sans gluten et voient leurs symptômes disparaître mettant ainsi en doute les résultats de leurs examens. L’allergie au blé Certaines personnes se rendent compte qu’elles se sentent mal quand elles consomment des produits alimentaires contenant du blé. La réaction au blé peut dépendre de la quantité consommée et se manifeste par plusieurs symptômes tels que l’enflure, la démangeaison ou l’irritation de la bouche et de la gorge, des rougeurs ou des éruptions sur la peau, la congestion nasale, les yeux qui coulent ou qui démangent, la difficulté à respirer, des crampes, de la nausée ou des vomissement, la diarrhée ou le choc anaphylactique (enflure de la gorge, difficulté à respirer, nécessite des soins médicaux de toute urgence). Des tests d’allergies sauront trouver l’allergène en cause. Alors que la maladie coeliaque est causée par la partie protéinée de certaines céréales (la gliadine dans le cas du blé), lorsqu’il s’agit d’une allergie, il s’agit plutôt d’une réaction au blé lui-même. Si l’allergie se résume au blé, ces personnes peuvent continuer de consommer de l’orge, de l’avoine et du seigle contrairement aux personnes atteintes de la maladie coeliaque ou d’intolérance au gluten.L’intolérance au gluten Tout récemment, l’intolérance au gluten a été reconnue comme une maladie différente de la maladie coeliaque. Il s’agit en fait d’une hypersensibilité au gluten qui cause des symptômes tels que la détresse gastro-intestinale (flatulence, ballonnement, nausée, diarrhée), des maux de tête fréquents et de la fatigue. Il n’est pas exclu qu’elle mène aussi à d’autres manifestations très similaires à celles de la maladie coeliaque. Il est malaisé de faire la différence entre la maladie coeliaque et l’intolérance au gluten. Il n’a pas de tests spécifiques à cette dernière. Le médecin doit, en premier lieu, s’assurer qu’il ne s’agisse pas de la maladie coeliaque, mais comme nous l’avons vu, il existe bien des cas où les tests sont négatifs malgré les nombreux symptômes ressentis. Seul le dommage à la muqueuse du petit intestin peut confirmer le diagnostic de la maladie coeliaque. Il semblerait que l’intolérance au gluten ne cause pas ou peu de dommage à la paroi de l’intestin, mais encore faudrait-il être confiant des résultats des examens. Le dicton qui dit : «en cas de doute, s’abstenir» semble plutôt approprié dans le cas de l’intolérance au gluten. La maladie coeliaque et l’intolérance au gluten nécessitent une alimentation strictement sans gluten si on veut retrouver la santé et le mieux-être, alors que l’allergie au blé exige le retrait de cette céréale seulement. La bonne nouvelle est que l’on peut très bien vivre sans gluten tout en ayant une alimentation saine qui favorise la santé. Les enfants reprennent rapidement le temps perdu, et bien que pour les adultes, la guérison puisse prendre plus de temps selon la gravité et l’étendue des dommages au petit intestin, peu à peu, la santé revient et la vie reprend son cours vers des jours meilleurs. Pour tout savoir sur le sujet:En français - livre papier L'intolérance au gluten (Edimag)En anglais - e-book Gluten Intolerance