Magazine Culture

L’indépendance de la France

Publié le 18 mai 2012 par Wtfru @romain_wtfru

L’indépendance de la France

L’arrivée du nouveau locataire au 55, rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris s’est effectué avec une normalité tumultueuse. A peine eut-il le temps de maître son nom sur la boîte aux lettres – Monsieur le Président de la République française – que François Hollande a vu le message « your mailbox is almost full » clignoter. Grâce à ses notions de base en philatélie, il a pu apprécier l’exotisme africain des timbres postaux. Ce printemps socialiste, comme l’appelleront plus tard les observateurs politiques, suscite de grands espoirs pour beaucoup de nations africaines. Même s’il manque de temps de jeu, le nouveau président français bénéficie d’une « présomption de virginité africaine ». La république exemplaire dont les dernières actualités du gouvernement de M. Ayrault en sont la preuve et montrent que l’on peut s’attendre en toute légitimité à un véritable partenariat. François Hollande a martelé pendant toute sa campagne la nécessité d’un « Etat impartial ». La charte de déontologie signée hier par les ministres du nouveau gouvernement s’en inspire logiquement avec la volonté de « prévenir tout soupçon d’intérêt privé ». A président normal, république normale donc.

Mais est-ce la fin des liaisons dangereuses entre les deux continents ? Les réseaux d’influence tissés à travers la Méditerranée sont tels qu’il sera très difficile d’en voir la fin. Nous parlions d’influences mais notez qu’il est quand même surprenant d’observer le jeu des chaises musicales entre détenteurs de pouvoir. Rappelons aussi que la réputation de la France à l’étranger avait pris un sacré coup après le discours de Dakar prononcé par le président sortant le 26 juillet 2007. Le discours écrit par Henri Guaino, alors conseiller spécial du président, a été repris de volée non seulement par les africains eux-mêmes, profondément insultés par cette déclaration, mais également par certains représentant des plus hautes instances internationales. Il déclare donc que la colonisation fût une faute mais que le « drame de l’Afrique » vient du fait que « l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’histoire ». Ce discours était censé montrer le nouveau regard de la France sur l’Afrique, mais hors contexte, en fermant les yeux, se grillant une Gitane sans filtre et en feuilletant un album de Tintin à Dakar, on se serait cru à une exposition coloniale du début du XXème siècle. Pour les fans de théories du complot et autres, non Henri Guaino n’est pas une taupe du PS ; Nicolas Sarkozy a simplement été « victime de son nègre ».

L’espoir de la relance d’une croissance en Europe et d’un nouveau pacte de coopération méditerranéen est vif. Il est enfin temps que le France soit indépendante de l’Afrique. 

Pour aller plus loin

Discours à l’Université de Dakar

L’indépendance de la France


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Wtfru 11406 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine