Qu’on les nomme recruteurs, head hunters, chasseurs de talent, services conseils, agence de placement, etc…, les intermédiaires entre les travailleurs et les employeurs sont à mon avis dans une situation très particulière et possiblement problématique vu un conflit d’intérêt évident.
Pour le chercheur d’un nouvel emploi, les recruteurs professionnels peuvent définitivement accélérer le processus, du moins réduire la perte de temps en recherche des postes ouverts. Quiconque me dit être en recherche d’emploi se fait toujours répondre : “Identifie rapidement les chasseurs de tête dans ton domaine et annonce-leur ta disponibilité ainsi que ce que tu recherches”.
Mais d’un autre côté, les recruteurs ne se font pas payer par les travailleurs, ils se font payer par les employeurs et c’est là que le problème survient : comment se montrer impartial et aidant avec un travailleur qui cherche un nouvel emploi souvent parce qu’il est malheureux dans son emploi actuel et un employeur qui est en fait le client dont les besoins en main-d’oeuvre vont être de plus en plus difficiles à combler? Le client devient désespéré, met de la pression sur les recruteur, en met parfois plusieurs en compétition. Cette course folle se fait au détriment du travailleur qui risque de se faire vendre un poste qui ne lui convient pas du tout.
La plupart des recruteurs comprennent que pour développer leur business, il doivent tisser un réseau solide d’employés qui n’hésiteront pas à les aider à trouver des candidats. Un candidat placé chez un client vaut cher : 15-20% du salaire annuel s’il demeure à l’emploi un certain temps ou encore une marge semblable sur les services facturés en mode de consultation. De très bonnes affaire$$$.
C’est pour ça que certains recruteurs n’hésitent pas à mentir aux candidats quand vient le temps de parler de leur client (les employeurs) … petits mensonges d’omission ou grands mensonges qui décrivent positivement un contexte de travail complètement négatif dans les faits. Ils débauchent ainsi des travailleurs mal informés et les replacent dans une entreprise où il seront insatisfaits à coup sûr. C’est arrivé à un ami qui s’est fait attiré dans une entreprise pour laquelle les départs volontaires sont très nombreux, ce que le recruteur en question savait très bien vu qu’il reçoit le mandat de combler tous ces postes. Méfiez-vous.
Un autre conseil : assurez-vous d’être un candidat valable et pas seulement un “faire paraître”. Il m’est arrivé à quelques reprises de me retrouver dans les 3-4 candidats que le recruteur avait eu comme mandat de présenter. Pas toujours facile de trouver ces 3-4 candidats! Et si on en a 1-2, on peut toujours compléter avec 2-3 autres qui vont venir rassurer l’employeur dans son choix, celui fortement suggéré par le recruteur. C’est une perte de temps pour vous.
Bien entendu, il y a des recruteurs fantastiques qui ont décidé de jouer unr rôle de coach en conseillant les “vrais clients” travailleurs sur les bonnes décisions à prendre pour leur carrière et qui font des suivis après un placement pour valider si l’employeur est “correct”, allant même jusqu’à décider de ne plus travailler avec un employeur ayant une mauvaise réputation. Alors que la demande pour les travailleurs va s’accentuer dans une prochaine pénurie de main d’oeuvre, les recruteurs douteux seront marginaliséa et les bons auront un réseau fidèle.
Je ne serais même pas surpris de voir prochainement un index d’appréciation des recruteurs (bons et mauvais) alimenté par les travailleurs eux-mêmes. Mais je reviendrai sur cette idée géniale :-)…