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Croix de granit à Moate
Aujourd'hui, c'est la St. Patrick, la Fête Nationale irlandaise commémorée un peu partout où vivent des Irlandais ou leurs descendants. Je souhaite donc une très heureuse journée à tous les Irlandais de par le monde avec ces quelques images ramenées de mini-vacances passées en Irlande du Sud en novembre dernier.
Nous avons atterri à Dublin, la capitale, en milieu d'après-midi. Le ciel était gris-plomb et pour des Portugais, il faisait un froid de canard (dans le sud du Portugal, à la même époque, on se baignait encore...).
L'usine Guinness à Dublin
Nous n'avons pas fait de vieux os à Dublin. La ville a ce charme particulier mais un peu grisâtre des villes du nord de l'Europe, et puis elle est assez petite et offre peu de musées ou de monuments à visiter.
Nous avons rallié notre point de chute par la route: Clifden- comté de Galway - la capitale de la légendaire région du Connemara. Il faisait déjà nuit lorsque nous sommes arrivés au Bed & Breakfast où nous avions loué une chambre, Seamist House.
Après une bonne nuit de sommeil dans une chambre coquette et confortable, nous avons pris un petit-déjeuner fabuleux, préparé et servi par les chaleureux propriétaires de la maison. Pain noir irlandais, oeufs pochés à la perfection et confitures maison... Tout était frais et absolument délicieux. Une adresse plus que recommandable.
Clifden est une petite bourgade tranquille située au bord de l'océan, avec les verdoyantes montagnes du Connemara pour magnifique toile de fond. Beaucoup d'Irlandais et de touristes étrangers choisissent Clifden comme destination de vacances. Et comme on les comprend...!
On y compte à peine plus de 2000 habitants, mais la ville a vécu ses heures de gloire en 1905 lorsque Guglielmo Marconi y installa la première station de télégraphie sans fil au monde. Jack Philipps, opérateur radio du tristement célèbre Titanic y travailla pendant trois ans à partir de 1908. Et c'est tout près de la sation radio de Marconi qu'atterrit l'un des des premiers vols transatlantiques, en 1919.
La région du Connemara est connue pour ses paysages sublimes où de hautes montagnes se mirent dans les eaux limpides des lacs. Au détour de la route, on y tombe parfois sur de superbes monuments, comme cette abbaye qui semble tout droit sortie d'un conte de fées.
Si les principales villes irlandaises, trop austères à mon goût, ne m'ont pas séduite outre mesure, je suis en revanche complètement tombée sous le charme des villages, hameaux et paysages ruraux, véritables ex libris de ce pays magique décliné dans les plus belles et riches tonalités de vert.
L'Irlande a beau être l'un des plus petits pays d'Europe en terme de superficie, lorsqu'on le visite en voiture, on a l'impression qu'il est immense, tant les routes étroites, sinueuses et en mauvais état empêchent la moindre vitesse au volant.
Mais qu'importe le fait que les routes irlandaises rappellent les portugaises d'il y a trente ans, après tout...? Un ralentissement forcé qui permet de contempler tranquillement ces magnifiques paysages où fées et lutins doivent venir danser le soir...
Avec sa sérénité, ses verts chatoyants, ses brumes, ses vaches paissant sur de paisibles collines, ses pieds d'hortensias bleus et l'océan omniprésent, l'Irlande m'a évoqué une sorte de version géante de l'archipel portugais des Açores... Je ne pouvais qu'aimer.
Pub à Limerick
Et puis, quand la nuit tombante plaque son voile sur la campagne, on trouve refuge dans les fameux pubs aux façades peintes, si accueillants avec leurs recoins sombres. Les Irlandais dînent tôt, vers 18h00, avant de s'y retrouver entre copains à discuter jusqu'à pas d'heures tout en buvant de la bière - beaucoup, du whisky ou du gin local, parfois au son de musique celtique jouée en live.
Lowry's Pub à Clifden
La boisson la plus prisée y est la fameuse Guinness, la bière nationale, une brune à la forte personnalité. Je me demande comment ils se débrouillent pour en boire autant alors qu'un "demi" (25 cl) coûte quand même 4 € (contre 0,85 € au Portugal; je comprends mieux maintenant pourquoi il y a tant d'Irlandais qui ont choisi le sud du Portugal comme seconde patrie...). On peut aussi manger ou grignotter dans les pubs, mais il faut savoir que la cuisine que l'on y sert est chère (plats à 11-12 € en moyenne) et ne casse pas trois pattes à un canard. J'ai d'ailleurs remarqué que les Irlandais se contentaient la plupart du temps d'un bol de soupe accompagné de moult pain noir abondamment beurré.
L'Irlande étant une île, je m'attendais à y faire de somptueux festins de poissons et fruits de mer. Avant d'apprendre que l'essentiel de la pêche partait à l'exportation. J'ai parfois aperçu des moules d'élevage, du poisson frit (les fameux fish & chips) et de malheureuses crevettes bouquet (en boîte, la plupart du temps), mais très peu de ces homards dont j'avais rêvé... Côté légumes, compte-tenu du climat de l'île, on y trouve essentiellement des panais, des carottes, des navets, des poireaux, des pommes de terre, mais surtout du chou, servi à toutes les sauces.
En Irlande, on mange surtout de la viande et notamment de l'agneau, à se damner tellement il est bon, ingrédient principal du célèbre plat national, l'Irish stew. Les Irlandais apprécient également beaucoup l'oie (la graisse des oies remplace bien souvent l'huile dans la cuisine), le boeuf et le porc.
Le délicieux lait des vaches irlandaises permet la fabrication de fromages aussi bons que variés, comme le stilton ou le cheddar, pour ce citer qu'eux.
Je recommande également de goûter au saumon sauvage fumé irlandais, probablement l'un des meilleurs d'Europe.
Et d'accompagner fromages et saumon de tranches de pain noir abondamment tartinées du beurre local, crémeux et savoureux à souhait...
L'Irlande est indubitablement un pays qui mérite un voyage. Happy St. Patrick's Day !
Les principales publications culinaires irlandaises : Easy Food et Intermezzo