Auteur : Carlo M. Cipolla
Editeur : Presses Universitaires de France
Nombre de pages : 72
Date de parution : 2 mai 2012
Présentation de l'éditeur :
Comment évaluer l'impact de la stupidité humaine sur nos destins personnels et sur l'ensemble de la société ? Vaste question à
laquelle l'historien Carlo Maria Cipolla décida en 1976 de répondre par un bref essai au ton éminemment scientifique.
Au ton et seulement au ton : car derrière la rhétorique académique se cache un texte désopilant, qui ressortit au genre «
pseudo-scientifique », comme en son temps le célèbre Cantatrix Sopranica de Georges Perec, ou aujourd'hui les très sérieuses recherches de Jean-Baptiste Botul.
Diffusé en 1976 aux États-Unis sous la forme d'une édition limitée et numérotée, Les lois fondamentales de la stupidité humaine
a été publié en italien en 1988 (dans un recueil générique intitulé Allegro ma non troppo), et pour la première fois dans sa langue originale, l'anglais, à l'automne 2011.
Mon avis :
Carlo M. Cipolla nous fait ici une superbe démonstration mathématique, graphique à l'appui et énonce les cinq lois fondamentales pour classer les êtres humains en quatre catégories : les intelligents, les bandits, les crétins et les stupides.
Le principe est simple. On porte sur l'axe horizontal la mesure du bien que l'on fait à soi-même et sur l'axe vertical celle que l'on porte à l'autre. Si je me procure un avantage au détriment d'un autre, je suis un bandit. Si les deux parties en tirent un avantage, on est dans le quart des intelligents et ainsi de suite.
Ainsi les militaires qui ont des actes destructeurs qui ne leur rapportent rien sont des gens stupides. L'auteur tient aussi ce raisonnement avec les politiques et certains électeurs.
Ce sont certes des raisonnements simplistes et épurés, mais ils permettent à l'auteur de manier l'ironie et la critique. Car il énonce qu'il y a autant de gens stupides dans chaque catégorie humaine, indépendamment de la race, de la nationalité, du sexe ou de la classe sociale. La stupidité existe même chez les Nobel.
La dernière loi extrapole le raisonnement au niveau de la société. Pour qu'une société soit en évolution, il faut augmenter la part des intelligents, des crétins et des bandits à tendance intelligente.
Ce petit fascicule fut une pause littéraire très agréable dans mon programme et je me suis amusée, comme le suggère l'auteur, à me définir sur ce graphique explicatif. Souvent les actes me définissent comme un crétin, mais je me suis rassurée en me positionnant sur la zone des crétins intelligents.
Laissez vous tenter par cet humour anglais et cette ironie légère.
Je remercie