Introduction en bourse de Facebook !

Publié le 18 mai 2012 par Bourlingueur

Les investisseurs retiennent leur souffle à quelques heures de la première cotation de Facebook, le réseau social en ligne qui a levé 16 milliards de dollars (12,6 milliards d’euros) lors de l’une des plus importantes introductions en Bourse de l’histoire des Etats-Unis.

En fixant jeudi à 38 dollars le prix d’introduction des titres, les banques conseils de Facebook valorisent l’entreprise à 104 milliards de dollars (82 milliards d’euros), soit plus que Starbucks et Hewlett-Packard combinés.

Un tel niveau alimente les spéculations sur le potentiel de hausse supplémentaire de l’action Facebook dans les premiers échanges vendredi sur le Nasdaq.

« Un bond de 15% à 20% est de l’ordre du possible », estime Tim Loughran, professeur de finance à l’Université de Notre Dame, dans l’Indiana. « Le fait qu’ils aient déjà relevé la fourchette d’introduction et accru le nombre de titres est propice à un début en hausse. »

La première cotation de l’action Facebook est attendue autour de 11 heures à New York.

Certains investisseurs estiment que le titre pourrait gagner 30%, voire davantage, dès vendredi en dépit des interrogations persistantes sur la capacité réelle de Facebook à générer durablement des profits même s’il revendique 901 millions d’utilisateurs dans le monde, à fin mars.

La moyenne des estimations d’analystes recueillies par Morningstar prédit un cours de clôture de 50 dollars vendredi.

L’opération est considérée par certains observateurs comme un facteur de soutien à court terme pour l’ensemble des marchés financiers mondiaux, plombés actuellement par la crise politique en Grèce, les difficultés financières de l’Espagne et le ralentissement de la croissance chinoise.

UN MILLIER DE SALARIÉS MILLIONNAIRES

L’entrée en Bourse de l’entreprise créée en 2004 par Mark Zuckerberg, alors âgé de 20 ans à peine et aujourd’hui PDG, aura pour conséquence immédiate de « créer » plus d’un millier de millionnaires sur le papier parmi les salariés de l’entreprise, au nombre de 3.500 au total.

Les préparatifs de l’introduction, un processus très financier qui voit se succéder les présentations en petit comité à des investisseurs spécialisés, a bénéficié ces dernières semaines d’un traitement exceptionnel par les médias américains.

Et dans la région de la baie de San Francisco, où est basée l’entreprise, ils ont alimenté les espoirs d’un véritable boom de la consommation et des achats immobiliers.

Les salariés de Facebook ont célébré l’événement dès jeudi soir au siège du groupe à Menlo Park (Californie).

Mark Zuckerberg, très présent lors des réunions de présentation avec son emblématique sweat-shirt à capuche, doit sonner la cloche vendredi matin au siège du groupe pour donner le coup d’envoi aux transactions sur le Nasdaq.

Ce multimilliardaire aux allures d’éternel étudiant, classé 14e fortune des Etats-Unis par le magazine Forbes, conservera 55,8% des droits de vote du groupe même s’il a prévu de vendre pour plus d’un milliard de dollars de titres à l’occasion de l’entrée en Bourse.

Sur la base du prix de 38 dollars par action retenu jeudi, Facebook est valorisé plus de 100 fois ses bénéfices, contre 14 fois pour Apple et 19 fois pour Google.

Une fois cotée, l’entreprise devra donc s’employer à satisfaire les attentes très élevées qu’elle a suscitées, en commençant par assurer la poursuite de sa croissance.

Certains investisseurs soulignent en effet que Facebook, qui a réalisé 3,71 milliards de dollars de chiffres d’affaires l’an dernier, n’a pas encore apporté la preuve qu’il peut rentabiliser de manière pérenne le basculement progressif de ses utilisateurs vers les téléphones portables, smartphones et tablettes.

D’autant que la croissance de ses recettes publicitaires en ligne, qui génèrent l’essentiel de son chiffre d’affaires, a ralenti ces derniers mois.

« La croissance de l’utilisation mobile dépassant celle des terminaux fixes, la monétisation pourrait diminuer à court terme puisque le mobile ne permet que peu ou pas du tout de publicité, en raison de la taille limitée des écrans », expliquait la semaine dernière une étude de Susquehanna Financial Group.

General Motors, le premier constructeur automobile américain, a annoncé mardi qu’il cesserait d’acheter des espaces publicitaires sur Facebook, ce qui a relancé le débat sur l’efficacité des publicités en ligne par rapport aux médias traditionnels.

Edwin Chan et Alexei Oreskovic, Marc Angrand pour le service français, édité par Flips Lionel

source : Reuters