Passez-moi l'Expression: Pas de Quartier!

Publié le 07 mars 2008 par Caramelito

Pourquoi dit-on parfois, ?? l'ancienne (quand elle s'appr??te ?? p??ter la gueule au voisin de palier) "Vas-z-y, Mamie! Fous-z'y dans la tronche! Pas de quartier!..."? Ecoutons plut??t!

audio mp3 1'44 minute

Une production de l'atelier de Cr??ation Grand Est de Radio France. Texte/voix/r??al.: Serge Fournel. Producteur: Max Charri. Fait ?? la maison et dans les studios de France Bleu Touraine.

Texte de la chronique (d??pos?? SACD et prot??g??) en cliquant sur "Suite de la Note"

J???adore ??a, moi. Dans les vieux films de guerre ou les westerns. Vous savez, le moment o?? les sioux ou les aviateurs japonais sont encercl??s par l???arm??e am??ricaine, en jeep. Y a toujours un officier hyper-f??ch??, qui bave de haine, qu???a les yeux qui brillent de vengeance, et qui hurle ?? ses troupes, avec la m??choire en avant, juste avant de se prendre une fl??che ! On va tous les niqu.. ou euh, plut??t ?? l???ancienne : Tuons-les tous ! Pas de Quartiers !
Mais qu???est-ce que cette histoire ? Pas de quartier ! Quel quartier ? Le quartier ? Ouais, toi, casse-toi, t???es pas de quartier ?
Non, car alors, l???on dirait ??Merci de vous ??clipser, s???il vous plait, vous n?????tes pas DU quartier ! ??. Ou bien, ??a vient de la boucherie-triperie !
Mais oui, c???est ??a ! (??nerv??) Il s???agit de quartiers de bidoche ! Et le vaillant guerrier y fait allusion quand il sugg??re ?? ses soldats de sabrer gaiement, jusqu????? ce qu???il n???y ait plus un quartier de la viande de l???ennemi, ?? peine ses boyaux, ses abattis !
Eh bien non, calmez-vous ! Suivez-moi!
Le quartier vient bien s??r du quart, et c???est avant tout la partie d???un tout divis?? en quatre. Puis c???est devenu famili??rement, d??s la fin du XII??me si??cle une partie, m??me in??gale, de quelque chose : un b??uf, un soulier ou une orange. Dans les maisons bourgeoises, le quartier ??tait une partie de l???habitation, r??serv?? soit aux invit??s, soit aux domestiques. On calcule l???ascendance des nobles en quartiers de noblesse. Puis vint celui de la ville et les gens qui y vivent. Le mot est tr??s fr??quent, depuis tr??s longtemps, dans le langage militaire, o?? l???on prend ses quartiers d???hiver, o?? l???on est parfois cantonn??, qu???il soit de cavalerie ou de dragons, o?? l???on d??cide, quand il est g??n??ral (le Q.G.). D??s la fin du X??me si??cle, c???est dans ?? La Chanson de Roland ?? qu???appara??t le ?? quartier de sauvet?? ??. C???est, dans le ch??teau-fort, la partie o?? l???on pouvait se r??fugier, pour ??tre en s??curit??, apr??s avoir abandonn?? la place aux assi??geants. Cela vient peut-??tre du vocabulaire de la chasse, le quartier ??tant le repaire o?? se cachait le sanglier que l???on traque. En tout cas, ?? l?????poque, ?? demander quartier ??, c?????tait demander gr??ce. Si l???ennemi vous ??donnait ou vous faisait quartier ??, on vous laissait la vie sauve. Quand on ne faisait ?? pas de quartier ??, ?? l???inverse, personne n?????tait ??pargn??e.
Or donc... quand ?? l?????poque m??di??vale, vous entendiez un homme en armes s???exclamer ?? Pas de quartier ! ??, ce n?????tait pas tr??s bon signe. Pour vous, pas de sauvet?? qui tienne : cela signifiait ?? Pas de piti?? ! ??. Vous pouviez ??ventuellement lever le doigt et demander ?? avoir ?? quartier libre ??, mais je ne suis pas s??r que ??a marchait !
Voila ! En un mot comme en cent, c???est ??a !