L’avions nous trop blessé au point qu’elle nous ait délaissée ? L’avions nous trop froissé au point qu’elle se soit envolée ? Nous voici rassurés, la République tant aimée est aujourd’hui retrouvée !
Beaucoup jugeront ces vers trop marqués. Je ne dis pas ici que nous avions succombé à une quelconque autocratie. Mais emphatique au possible, je persiste et je signe. On n’en fera jamais trop pour réaffirmer que la République est une idée aussi belle que généreuse. On n’en fera jamais trop pour rappeler que la République concède à tous les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Je ne brise aucun tabou. Tout au long du quinquennat qui vient de s’achever, je n’ai jamais cessé de croire et jamais renoncé à défendre ma conception de cette République à laquelle je suis tant attaché. Nombre de mots prononcés, nombre de faits avérés m’ont fait un temps douter que la République de tous, la République pour tous, soit à jamais oubliée.
Lors de sa journée d’investiture, le nouveau Chef de l’Etat a ponctué ses discours de références qui m'apparaissent aussi simples qu'essentielles :
Au Palais de l’Elysée il a souligné son devoir de contribuer à faire vivre les français sans distinction autour des mêmes valeurs. Il a insisté sur une lecture non déviée de notre Constitution. Il a martelé la primauté de la jeunesse et en a appelé au nécessaire devoir d’exemplarité dans la conduite des affaires de l'Etat.
Au jardin des Tuileries, un brin décrié, il n’a pas vacillé, il n'a pas renoncé en venant rendre hommage au Jules Ferry initiateur de l’Ecole de la République. L’Ecole laïque, obligatoire et gratuite. L’Ecole de tous les savoirs et lieu de la véritable égalité. Il a mis fin à une incohérence passée qui voulait que l’enseignement d’un maître soit relégué derrière celui d’un prêtre ou d’un pasteur, en réaffirmant que « si le savoir n'est pas le monopole du maître, celui-ci garde la responsabilité d'en ordonner le sens ».
Sur ce même élan un jour sans doute, nous serons amenés à rendre un hommage identique à Jean Zay qui en sa qualité de Ministre de l'Education Nationale, entendait utiliser l'Ecole comme base d'expression du civisme et de toutes les intelligences citoyennes.
Ne faisons pas de procès en mauvais républicanisme. Liberté est donnée à chacun d'en interpréter le sens souhaité. Il convient toutefois de revenir aux fondamentaux, à nos fondamentaux, véritables ferments de notre identité nationale et de replacer les curseurs au bon endroit. La République française n'est pas n'importe quelle forme de République. Elle est une, indivisible, laïque et humaniste.
La République n’était pas partie fâchée. Elle s’était juste éclipsée quelques temps. Ce temps est révolu, la République authentique est de retour !
A la manière de Victor Hugo : « la République affirme le droit et impose le devoir ».