BlackoutMusique.com se refait une beauté pour l’été! Enfin de retour après une session universitaire pour ainsi dire mouvementée, nous vous présentons notre nouveau site au design épuré – et compatible avec tous gadgets portatifs qu’il vous plaira d’utiliser pour nous lire sur la route.
Nos horaires chargés et notre petit mélomane en devenir nous ayant plus accaparés ces derniers temps, les albums s’amoncellent sur nos tablettes. Entamons donc sans plus tarder le dépoussiérage avec l’album éponyme de Frank Alpine, paru en novembre dernier (2011) chez Wierd Records. Râtissant habituellement les talents new-yorkais, la maison de disque change ici de côte pour faire une incursion dans la scène underground de Los Angeles, souvent méconnue. Dans l’imagination populaire, la composition de cold wave est semble-t-il plus appropriée à l’ombre des gratte-ciels qu’à celle des palmiers… La face cachée du glamour hollywoodien recèle toutefois une scène punk vibrante depuis les années 1980, de laquelle est issu Rich Moreno, homme-orchestre derrière le projet.
Musicalement, ce premier opus exploite les sentiers déjà connus de la musique synthétique ultra-minimale, au sein d’une approche robotique et bruitiste où l’on serait bien en peine de chercher une mélodie accrocheuse ou une texte qui va au delà d’un leitmotiv inlassablement scandé. Une proposition sonore qui s’approche du travail de Human Puppets par exemple – sans en avoir toute l’énergie -, ou qui nous rappelle certaines pistes instrumentales d’Experimental Products. Mais là où plusieurs artistes récents se dédient à une collection toujours plus pointue d’instruments vintage analogues, Frank Alpine ne produit qu’avec des machines Casio de série. Une démarche peut-être inusitée mais ici efficace, car le traitment que fait Moreno de ces synthétiseurs lo-fi est à mille lieux d’un son 8-bit éculé (Crystal Castles…) : seul un grain sonore qui teinte la production comme une vielle pellicule peut, pour une oreille avertie, vendre la mèche. Si certaines pistes se révèlent parfois un peu longues – les huit chansons de l’album approximant toutes cinq minutes et plus – le disque referme quelques belles surprises, dont Heart is Grey et Night Sky, en écoute ci-dessous.
frankalpine_heartisgrey.mp3Frank Alpine – Heart is Grey
frankalpine_nightsky.mp3Frank Alpine – Night Sky