Scuba, grand patron de Hotflush et très grosse figure du dubstep, a sorti il y a quelques mois son troisième album, Personality. Après deux fantastiques albums où il explorait les recoins du dubstep expérimental avec une finesse proche de celle du légendaire Burial, et des très bons DJ Kicks l’année dernière, ce troisième album prend une grosse tournure dans la carrière de l’artiste. Chronique du lead single : The Hope !
Il y a une bonne dizaine de manières de commencer cet article. La première serait de vous rappeler à quel point le précédent travail de Scuba était profond, recherché et vraiment pertinent. La seconde serait de faire le blasé et de vous parler de la scène dubstep actuelle, de l’utilisation du dubstep partout etc. La troisième serait de jouer le déçu et de retourner écouter son fantastique second album, Triangulation en pleurant dans mon coin. Et j’en passe.
On va faire simple : Quand un artiste aussi talentueux et underground que Scuba décide de sortir une chanson assez headbanger, techno, avec tout ce qui fait que c’est le track parfait pour le dancefloor et des éléments presque faciles, il y a de quoi être déçu. Mais dans la mesure où le résultat est efficace, on ne peut pas réellement s’en plaindre. On s’attendait un peu à ça de toute façon, avec ses remixes de plus en plus club-oriented et ses DJ-Kicks.
C’est alors qu’on passe de la beauté d’un So You Think You’re Special? au sample presque ridicule de The Hope : Got the camera, got the zinc, teenage girls, stop to think, got the text, got the sex, got the system, got the system. OUI, je sais, ça fait très single de radio. Mais le côté ridicule n’est pas réellement dangereux, et la voix grave et presque arrogante du sample spoken house rend ça presque fun, appréciable. Et bon, le sample soul féminin intense est très beau.
Mais voilà, le sample n’est au final qu’un détail. Ce qui conduit la chanson, c’est principalement la violence de la basse, presque grimey, bien distordue et presque industrielle, comme si des barres de métal s’entrechoquaient sur un synthé presque aquatique et liquide. On a droit à un très bon headbanger quand même, avec une bassline somptueuse et bien puissante comme rarement Scuba l’a été. Mais il ne fat pas y voir simplement “scuba qui fait de la techno pour la radio”, non : Il y a plein de petits détails appréciables, du break au synthé profond et euphorique à 2:02, du côté oldshcool rave/acid house du sample réminiscent de ses racines underground, à plein de petits trucs.
Ainsi, même si The Hope a l’air d’une bonne blague, et même si c’est assez décevant de voir ce changement de genre, il n’en reste pas moins l’une des meilleures pistes de dancefloor de cette année. Et puis bon, quand Burial a sorti Loner sur Kindred EP (chroniqué ici), on est quand même passé du calme profond de l’ambient d’Etched Headplate à l’expérience mind blowing de la techno 2-step de Loner. Et à mon souvenir, il a été acclamé et non pas détesté. Il est donc temps de mûrir et de laisser la déception de côté pour se dire quand même que quand on a l’esprit ouvert, on peut tout aimer chez un artiste, même quand il veut faire passer ses singles en boîte. 8/10
Etudiant de 18 ans passionné de musique underground. Je connais la musique comme ma poche et des trucs que même Discogs ignore... Je te fais découvrir les meilleures et les pires sorties, je façonne ton goût. C'est moi qui analyse la musique actuelle et qui vous cultive. Pour vous servir.
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