Devant leur miroir, il y en a qui rêvent de l'Élysée; moi, depuis que je suis en âge de me raser, je n'ai jamais pu me passer de lire. Un journal, Tintin, Proust, Agatha Christie, n’importe quoi, pourvu que cela soit imprimé sur du papier. J’ai pour le papier un attachement charnel, comme on peut l’avoir pour la peau d’une femme. C’est pure volupté de caresser un «grand papier»: vergé de Hollande, papier de Chine, légèrement gris, papier Japon, ancien, impérial ou nacré; papier à la cuve…
Charles Dantzig éprouve ces mêmes émois. Il en parle – un peu trop rapidement, à mon gré – dans son dernier ouvrage, Pourquoi lire? Ce type qui derrière ses grosses lunettes a l’air de se foutre du monde est épatant. Tous ceux qui ont ce vice-là, la lecture, le savent. (...) Oui, en effet, pourquoi lisons-nous? A chacun son truc. J’aime bien les réponses de Frédéric Beigbeder.
Je lis pour écouter les morts.
Je lis pour sortir sans sortir.
Journal impoli de Christian Millau. Un siècle au galop 2011-1928(éditions du Rocher, 2011, 717 pages) "Un livre qui participera à l’histoire de la littérature du XXe siècle." L’avis de Gérard Collard qui l'a placé dans sa liste des meilleurs livres de 2011 ( Librairie La griffe noire) "Un livre qui participera à l’histoire de la littérature du XXe siècle." http://www.youtube.com/watch?v=FaobLG8NgmQ
La suite de ce Journal vient de paraître: Journal d'un mauvais Français, de Christian Millau, Editions du Rocher, 361 p.