Cela fait seize ans que Philippe David met à l'affiche les plus grands noms du Boogie Woogie qui à Beuvron-sur-Auge. Je ne connais pas (pas encore) ce genre musical dont pourtant je m'étais promis de rendre compte un jour. Je sais combien le public peut être fidèle aux artistes et je ne suis pas étonnée d'avoir vu une salle aussi enthousiaste samedi dernier aux Haras de Sens.
D'accord, il n'y avait pas de piano à queue l'autre soir, Deauville ayant réquisitionné une quinzaine d'instruments. Mais, comme le dit Philippe David "le plateau était là" équipé de deux pianos droits qui devaient livrer un son identique, avec juste moins de confort pour les musiciens. Il est vrai qu'aucun ne s'est plaint, ni au cours du concert (Sylvan Szingg a même fait remarquer avec humour qu'il avait l'impression d'être projeté dans les années 30 quand les musiciens n'avaient pas mieux), ni après, backstage. Il faut y être pour le croire. Les relations sont désormais amicales entre la famille David et eux. Il arrive même que certains viennent "pour le plaisir", en vrais artistes qu'ils sont.
Samedi soir chacun des pianistes invités exécutait deux morceaux seul en scène puis le troisième avec l'artiste suivant occupant alors le second piano. Le concert se déroulait en quelque sorte en "tuilage" dans une harmonie heureuse. Si bien que quel que soit l'endroit où vous étiez assis il y avait un morceau où le pianiste jouait de dos et un autre face à vous.
Sylvan Szingg est arrivé le premier, accompagné de Nuno Alexandre à la contrebasse et de Valèrio Félicé à la batterie. Il s'est amusé avec un standard "classique". Ce fut Casse-Noisette de Tchaikovsky.
Jelly Germain Ngono et son fils Osiris ont multiplié les numéros de claquettes, bientôt rejoints par Nicolle Rochelle et Camille Schmoeker, qui fut une des surprises de la soirée.
Une autre fut la participation de Robert Shumy et de son orchestre. Le guitariste autrichien avait effectué la veille un concert intime aux Trois damoiselles et avait décidé de rester en raison de la qualité de l'ambiance. Son harmoniqueur l'a accompagné avec une virtuosité et une connivence extrêmes. Lui-même n'a pas manqué d'humour en nous montrant ses boots argentées, en peau de serpent, qu'il m'a dit avoir déniché en Slovénie.
Celui du Manoir de Sens tel 02 31 79 23 05
Et Marcq-en-Baroeul
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