Sous le couvert d’une histoire d’amour et sur le ton de l’humour, l’auteur aborde des questions d’actualité : les restructurations, licenciements collectifs et autres réorganisations du travail qui n’ont pour un seul objectif que d’augmenter la rentabilité au détriment de la qualité et du bien-être.
Les personnages sont attachants et hauts en couleurs, ce qui rend le récit vraiment dynamique. Par contre, j’ai trouvé que les descriptions de personnages étaient trop longues. L’auteur retrace tout leur parcours en une page avant de les faire intervenir dans l’histoire plutôt que d’introduire les éléments au fil du roman. Comme si on ouvrait une grande parenthèse dans le récit, dont il faut ensuite reprendre le fil, ce qui ne parait pas naturel.
Petite originalité de ce roman : l’auteur nous invite au jeu du « Qui est-ce ? », en saupoudrant son récit de références au monde politique, économique et artistique français. Ainsi, on rencontre Viviane Bienencours, multimilliardaire à la tête de la société Aréole, mais aussi Muriel Tombale, Sécurkozy, Achida Tati ou Marylène Robry… Ces éléments, qui prêtent à sourire, ne nous empêchant absolument pas de s’immerger dans l’univers fantastique de Jean-Claude Roullier, qui nous emmène en Patchoughistan ou en Turcoslovanie.
Avec, en toile de fond, le passé trouble de Lucie qui ressurgit, un peintre génial mais complètement délirant et des vernis à ongles de toutes les couleurs. J’ai juste trouvé dommage que le passé de Lucie soit dévoilé aussi tôt dans le roman et que le suspense n’ait pas été maintenu jusqu’au bout.
En bref, malgré quelques petites imperfections, Les jardins d’Eurysmée est un roman que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire et que je conseille.
Lecture réalisée en partenariat avec les Editions Velours.
Les jardins d’Eurysmée – Jean-Claude Roullier – Editions Velours – 2011