Au delà des vieux de la vieille, je veux dire les Phil Spector et autres George Martin, Alan Parson et cæetera, deux réalisateurs (on les appelle producers, en angliche) m'ont tapé en plein gueule au cours de ma vie. Le premier est un Québécois d'origine qui a connu un succès monstrueux en réalisant des disques pour U2, Bob Dylan, Peter Gabriel, Willie Nelson et Neil Young (pour ne nommer que les plus connus) et s'appelle Daniel Lanois. Le second, malgré son travail somptueux sur ses propres projets et son atteinte improbable d'un summum de perfection en l'objet du sensationnel Don't Give up on Me de Solomon Burke, demeure plutôt obscur. Je passe de dix à quinze heures par jour à réaliser mes vieux morceaux qui traînent en ce moment et fatalement, je pense tout le temps à l'un et à l'autre. Devant un choix, ou une page blanche, je me pose toujours la question : « que diraient Joe et Dan ? » Lorsqu'ils tombent d'accord, j'ai mon plan et hop ! Je fonce.
© Éric McComber