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Bilan

Publié le 17 mars 2008 par Jfa

Il faut certes savourer pleinement cette victoire de la gauche, ou plutôt cette défaite de l’arrogante droite sarkozienne, obligée de cacher son Président et les logos UMP pendant toute la durée de cette campagne. Mais toute élection porte des enseignements à analyser. La victoire des Régionales de 2004 a débouché sur la défaite des Présidentielles de 2007 faute de cette analyse.

Le taux d’abstention de ces Municipales et cantonales est relativement élevé: environ 35% en moyenne nationale, 40% à Nice. Certes, en partie, c’est un électorat de droite qui s’est abstenu, après avoir vu les promessses sarkoziennes se caler sur les chiraquiennes, c’est à dire n’être que du pur pipeau.

Cette abstention touche en priorité les couches populaires, ce qui tendrait à montrer que la gauche n’a pas réussi à les reconquérir.

J’ai toujours pensé que ces électeurs-là ne se gagnent pas à partir d’une campagne électorale, gavés qu’ils sont de TF1 le reste du temps. Seul un militantisme de terrain patient, opiniâtre, une proximité vraie qui les accompagne pour les aider à s’organiser, à, sinon résoudre, au moins atténuer leurs problèmes, pourra compenser l’influence des médias des possédants.

N. Sarkozy a largement gagné les Présidentielles parce qu’il avait cette presse-là à sa botte et qu’il a réussi une bonne campagne. Et, circonstance aggravante, qu’il avait une piètre candidate de gauche en face. J’ai d’aileurs remarqué que, depuis, cette candidate centre ses interventions sur le social, le niveau de vie, les difficultés des plus humbles… Bref, ce qui aurait dû être son programme des présidentielles au lieu des fumeux camps militaires pour jeunes délinquants, Marseillaise et drapeau tricolore, et les persécutions machistes…

L’abstention et la montée conjointe du vote d’extrême-gauche, en prenant aussi en compte une certaine remontée du Parti Communiste dessinent le désarroi d’une partie de plus en plus importante des populations les plus défavorisées, illustrent la véritable fracture de notre société. Les conflits du travail se multiplient ces derniers temps, leurs formes se durcit, comme si ces gens n’avaient plus grand chose à perdre et qu’ils se rendaient compte qu’ils avaient été dupés en Mai-Juin 2007.

Cette radicalisation peut déboucher sur tout et son contraire si la gauche n’est pas capable de renouer les liens dissous. C’est je crois là sur des bases politiques, bien plus que dans les batailles d’égo surdimensionnés que devrait se jouer le congrès, qui s’est ouvert hier, du Parti Socialiste. Et ce d’autant plus que la crise financière qui a commencé s’annonce  longue et grave.


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