D’abord, une définition : un catalogue est un livre dans lequel sont présentés des produits afin que les acheteurs puissent choisir par eux-mêmes les articles dont ils ont besoin /envie. Tout y est détaillé comme le prix, la matière avec laquelle est fabriquée un article, les coloris existants et si l'on parle de vêtements, les tailles disponibles, les autres articles qui peuvent se coordonner avec, susciter un achat dans la même « famille ».
Ensuite une question : pourquoi continue-t-on à éditer et envoyer autant de catalogues en papier à des consommateurs éventuels à l’heure de l’internet ? Qu’est-ce qui fait que certains, comme moi, adorent éplucher des catalogues, alors qu’ils préfèrent grandement toucher, essayer, voir la chose avant de se décider à acheter ?
Sans doute parce que le catalogue prépare à l’idée de l’achat. Il concentre le temps : celui d’imaginer toute la collection, de voir le produit dans une certaine ambiance de calme, de comparer les prix, les enseignes, les couleurs disponibles.
Sur le Net, on n’a pas souvent le temps ; et la place manque pour tout mettre en rapport : une seule feuille à la fois, pas de mise en décor, taille relative d’un objet par rapport à un autre malgré la précision des cotes, pas d’image humaine (mannequins souriants) pour s’imaginer soi-même dans le vêtement …
Donc, j’imagine que beaucoup de personnes sont, comme moi, attirées par ces catalogues sur papier glacé, dont certains sont de si belle facture que je les conserve un bon moment, pour rêver … Chanel, Erès, Le Bon Marché …
C’est une réminiscence de mon enfance. Lorsque mon père revenait des Etats-Unis dans les années 50, il ramenait comme une sorte de trophée les énormes catalogues de vente par correspondance. A l’époque, il n’y avait que la Manufacture des Armes et Cycles de Saint Etienne qui en éditait de si épais : un trésor pour la petite fille que j’étais. Et puis je me souviens aussi du catalogue Prénatal, avec touts ses articles dessinés comme les anciennes gravures de mode. Ensuite, on a vu apparaître les gros catalogues des 3 Suisses – d’abord pour vendre de la laine, avec des échantillons attachés à des trous - puis La Redoute. Quand on recevait celui de la saison d’hiver (au début du mois d’août), on sentait que les vacances prenaient fin. On allait à La Poste faire la queue avec un « bon » pour le percevoir …. Quelle époque !
Et puis il y a le matraquage : c’est le troisième catalogue Cyrillus que je reçois en moins de 6 mois, le deuxième de La Redoute, le quatrième de Linvosges … D’accord, cette fréquence m’a poussée à l’achat, seulement lorsqu’elle est combinée avec de vraies promotions : le seuil de déclenchement pour moi se situe à -40%. J’ai même changé de fournisseur de linge de maison. C’est donc efficace …
Mais alors, si j’achète au prix normal, je me fais gruger ? Eternelle question des soldes.
Je crois en réalité que le catalogue entretient une relation de caractère magique entre la marque et son acheteur. Une sorte de lien de connivence qui vous introduit dans une certaine intimité, un cercle. C’est sans doute ce que chaque consommateur attend, alors que le monde n’a jamais été aussi ouvert et riche d’informations (trop riche pour certains ?), un peu de reconnaissance dans un océan d’incertitudes.
L’ennui, c’est que cela coûte très cher, et que le coût se retrouve naturellement dans le prix que nous payons lorsque nous achetons !
Et vous, regardez-vous les catalogues ?