J’offre un paquet de Carambars fraises Tagada au premier qui me donne la bonne réponse.
Ce charmant outil de fabrication artisanale – qui n’est pas sans me rappeler, avec quelques frissons, les improbables instruments de torture gynécologique que l’on voit dans la scène de l’opération de Faux Semblants, mais je dois avoir l’esprit un peu tordu – est le fidèle compagnon des nombreux et avenants vendeurs d’ananas qui fleurissent au gré des marchés et souvent au coin des rues.
(Vivre en Chine offrant l’inestimable avantage de se régaler de fruits “exotiques” tout au long de l’année et à moindre frais)
En France, j’avais vaguement appris à étêter, écorcher et découper les ananas en quartiers plus ou moins réguliers… En Chine, la méthode diffère quelque peu, puisqu’il s’agit de faire coulisser un genre de couteau composé de lames de rasoir ou de cutter ingénieusement agencées le long des alvéoles rugueuses du fruit, afin de retirer les parties dures, offrant à terme le spectacle d’un fruit impeccablement épluché, arborant de réguliers sillons fort joliment ciselés.
Mue par la puissante motivation à l’immersion aux us et coutumes du pays d’adoption qui me caractérise, j’ai récemment profité de l’amitié qui s’est nouée entre ma vendeuse de fruits attitrée et moi-même (venir au marché 3 fois par semaine crée de solides liens), et demandé à icelle où je pourrais me procurer le savant outil en question… N’écoutant que sa générosité, ma gentille vendeuse me fit alors gracieusement don de celui qu’elle possédait en double, et je puis désormais m’exercer à mon tour, et non sans une certaine fierté, à la sculpture sur ananas.
(J’ajoute qu’il faut toutefois un certain coup de main pour réussir l’exercice, mes tentatives ayant jusqu’à présent abouti à un rendu nettement moins esthétique).