Cela n’a rien à voir avec la passion mais bien plutôt avec Zeus - dieu de l’Olympe - dispensateur entre autres choses de la foudre et des éclairs Nous apprenions hier en début de soirée que l’avion emprunté - un Falcon 7X - par François Hollande pour rejoindre Angela Merkel pour sa première rencontre officielle avait pris la foudre (Le Monde 15 mai 2012) alors qu’il n’était pas très loin de Paris et que par mesure de sécurité l’avion était retourné à Villacoublay d’où le président est reparti à bord d’un Falcon 900.
Compte tenu des différends surgis pendant la campagne électorale entre Angela Merkel - qui a plus qu’amplement (sans doute trop !) soutenu Nicolas Sarkozy - et le candidat François Hollande, notamment sur les mesures destinées à relancer la croissance au sein de la Zone euro, il eût été bien surprenant que de leur première rencontre surgît un improbable coup de foudre comme en témoigne un article de Philippe Martinat.Titre clin d’œil. Avec Merkel, pas encore le coup de foudre (15 mai 2012) qui relate l’incident avec quelques détails.
« On a eu l’impression d’une bombe avec un arc de lumière rouge, raconte Christian Gravel, le nouveau directeur de la communi-cation de l’Elysée. Le conseiller en face de moi a fait un bond de deux mètres ! C’était surprenant mais pas effrayant » L’article ajoutant que « l’incident est suffisamment rare » ce qui est loin d’être vrai, d’après ce que je sais tant par des lectures, des documentaires ou ce qu’ont pu me dire des navigants d’Air France mais il est à l’évidence bien plus ressenti par les passagers d’un petit avion de tourisme que dans un Air Bus…
Ceci dit, le pilote a très bien réagi en faisant demi-tour car les impacts de foudre peuvent faire un trou dans la carlingue (risque de dépressurisation et donc perte d'oxygène dans l'habitacle) ou perturber les systèmes de commandes et autres équipements informatiques, de plus en plus présents dans les avions.
Pour donner un détail perso - ce que certains commentateurs me reprochent et d’autres (plus nombreux) apprécient - je me trouvai un dimanche en début d’après midi chez mes parents, l’appartement étant situé au 9e et dernier étage sous un toit en terrasse. Ma mère étant partie faire sa sieste, nous devisions avec mon père et ma sœur au tour de la table, au milieu de la pièce, sous un lustre en fer forgé. L’orage grondait et je venais à peine d’affirmer à mon père que je n’avais pas peur de l’orage - ce qui est vrai, sauf en montagne - qu’un formidable coup de tonnerre éclata en même temps qu’une boule de feu surgit du lampadaire, prenant instantanément le chemin de la cuisine où la fenêtre était heureusement ouverte. La bravache que j’étais se retrouva quasi la tête sous la table ! 45 ans après, j’en ris toujours.
Pour autant que je le sache selon les informations que j’ai glanées hier soir sur I-télé ou Public Séant, il est arrivé à bon port à Berlin (avec un peu plus d’une heure de retard) et dans l’ensemble cette première prise de contact se serait déroulée du mieux possible. Est-ce bien surprenant ?
Merkel comme Hollande sont des pragmatiques et savent bien qu’Allemands et Français, qui ont toujours été le moteur de l’Europe, sont contraints de s’entendre. François Hollande étant par ailleurs un homme de dialogue, rompu dans l’art de la conciliation et du consensus - notamment grâce aux « synthèses » lors des congrès socialistes.
Je m’en voudrais de ne pas épingler la dernière - pour l’instant - connerie de Christine Boutin, la présidente du microscopique Parti chrétien-démocrate (cul béni ultra-réac sans nul doute mais démocrate ?) qui ne put s’empêcher d’ironiser sur Twitter : « Si seulement il avait pris le train comme un président normal ».
Sans doute François Hollande avait-il déclaré en plusieurs occasions et notamment lors d’un déplacement en TER entre Paris et l’Aisne : « Le train, quand c'est possible, c'est le moyen le plus simple d'aller d'un point à un autre. Si je suis élu, je continuerai de me déplacer ainsi, je n'aurai pas besoin d'un train spécial ou d'un train blindé ».
Mais Christine Boutin ignore un fait rappelé par l’article du Monde : selon les informations recueillies sur le site de la SNCF « il aurait fallu huit heures huit minutes de voyage à François Hollande en prenant le train à 16 h 01 à la gare du Nord - arrivée 0 h 09 à Berlin. La liaison ferroviaire entre Paris et Berlin n'étant pas des plus rapides ».
Et toc ! Berlin étant autrement éloignée que ne l’était Bonn, l’ancienne capitale de la RFA avant la réunification. L’amélioration de cette liaison ferroviaire (y compris jusqu’à Varsovie en Pologne) pourrait constituer l’axe d’un projet européen des transports au moins aussi important que ne le furent ceux des TGV trans-Manche ou en direction de Bruxelles.