Suite à l'annonce par le Rouen Hockey Elite 76 de son départ, l'attaquant Carl Mallette, emblématique capitaine des Dragons, revient en exclusivité pour GlaceNews sur ses nouveaux choix de carrière.
Guillemette Flamein : quel virage avez-vous décidé de donner à votre carrière ?
Carl Mallette : ce fut une décision assez difficile à prendre à cause des bonnes années de joueur qui me restaient à faire à Rouen. Vous n'êtes pas sans savoir que je suis propriétaire d'une ligue de dek hockey dont le nombre d'équipes s'accroît chaque année. Nous sommes rendus cette saison à 120 équipes. J'ai souhaité faire affaire avec Vert Marine au Québec dans ce projet et me suis associé avec eux pour le développer. Je signe cet après-midi pour l'achat du lac Mirage, situé tout près de Victoriaville. Il y a un très grand terrain comprenant une belle salle de réception, 10 terrains de beach volley et un parc d'amusement pour enfants. Ce terrain me permettra de développer mon activité de dek hockey.
Guillemette Flamein : pourquoi compléter cette activité entrepreneuriale avec une autre, celle d'entraîneur ?
Carl Mallette : la saison de dek hockey se termine à la fin du mois de septembre. Ce n'est un secret pour personne, j'ai toujours dit que je voulais entraîner. J'ai passé 5 saisons à Victoriaville. Quand les dirigeants du club ont su que j'arrêtais ma carrière, ils m'ont contacté. Nous nous sommes très bien entendu. Je serai donc entraîneur-assistant à Victoriaville. Ces deux activités se complètent parfaitement bien puisque je suis dans le monde des affaires et dans celui du hockey, tout en restant près de chez moi.
Guillemette Flamein : pourquoi cette décision s'est-elle prise aussi rapidement ?
Carl Mallette : j'ai vécu des choses cette saison que je n'ai jamais vécues auparavant personnellement. Contrairement à ce que certains ont pu dire, je ne pense pas avoir fait une saison catastrophique. Mais pour la première fois, j'ai ressenti et vécu des choses que je ne pouvais pas contrôler. J'ai bien senti que ça ne venait plus aussi naturellement qu'avant. J'ai pris aussi une maturité. Toutes ces choses, ces sensations, m'ont fait prendre conscience que ma fin de carrière approchait. Tout ça a joué dans ma tête tout au long de la saison.
Plus j'entendais les critiques, plus les bas qu'a connu l'équipe avec la coupe d'Europe ont été très durs à vivre pour moi. J'en étais arrivé à ce que les projets que j'avais en tête me rendaient plus heureux que la saison que j'étais en train de vivre ! En tant que joueur, j'ai accompli à Rouen tout ce que je pouvais. Mais ça venait me chercher intérieurement. Je quitte bien Rouen pour d'autres projets.
Guillemette Flamein : comment avez-vous perçu justement ces critiques essuyées par l'équipe ?
Carl Mallette : je voudrais juste dire que c'est dur d'être au sommet et c'est tout aussi dur d'y rester. Concernant ces critiques, il faut comprendre qu'en sport, cela arrive de perdre aussi. J'ai trouvé ça ingrat, malsain de la part de certains partisans envers les joueurs, pas simplement envers moi car j'ai toujours placé l'intérêt de l'équipe avant le mien. Traverser des bas fait aussi partie du sport et les Rouennais ont bien de la chance d'avoir une équipe qui gagne autant de titres et quasiment à chaque saison.
Guillemette Flamein : vous avez remporté une coupe d'Europe, 5 titres de champion de France, des coupes de France et de la Ligue avec Rouen. Comment partage-ton cette expérience avec les jeunes ?
Carl Mallette : à Victoriaville, je serai entraîneur assistant pour les attaquants aux côtés de l'entraîneur en chef et de celui des défenseurs. Je suis un bon communicateur, un leader et j'ai envie de profiter de ces qualités à un autre niveau en passant à une étape supérieure. Je veux partager mes expériences, les bonnes comme les mauvaises, pour que les jeunes de 16 à 20 ans que j'aurai en charge atteignent et dépassent leurs limites. J'ai désormais beaucoup plus envie d'aider les jeunes que de jouer à présent. Je veux tout apprendre des aspects techniques du hockey, des systèmes de jeu...
Guillemette Flamein : les signatures sont en cours, les décisions sont désormais prises. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?
Carl Mallette : j'aurai 31 ans en novembre. Il est certain que je ne voulais pas revivre d'autres saisons comme celle que je viens de vivre. Aujourd'hui, je suis très excité par les nouveaux défis que je m'apprête à relever. J'ai retrouvé le goût de vivre. Je remercie les partisans, mes coéquipiers, les dirigeants du club, les médias. Ce n'est certainement pas un adieu avec Rouen. J'y ai vécu une période importante de ma vie. Si jamais je devais revenir pourquoi pas en tant qu'entraîneur, la coupure aura été faite avec mes coéquipiers. On pourra alors dire qu'elle aura été bénéfique pour tout le monde.
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