Henri Becquerel, Prix Nobel de physique 1903 est unanimement reconnu comme le découvreur de la radioactivité, à l’origine de l’énergie nucléaire. Pour autant, s’il est vraiment le découvreur effectif de la radioactivité, de même que Johann Galle a découvert Neptune, il n’en est pas le découvreur théorique. L’astronome Urbain Le Verrier avait en effet prédit l’existence de la planète Neptune à partir des anomalies de mouvement d’Uranus.
De même, l’énergie nucléaire n’est pas, comme on le pense, tombée dans le ciel de la physique. Si Becquerel l’a découverte par hasard en étudiant la fluorescence des sels d’uranium (ou plutôt par sérendipité, forme de hasard fécond), elle n’en demeurait pas moins soupçonnée par les physiciens depuis quelques années (en 1896).
Les physiciens l’ont deviné
Mais comment soupçonner l’existence d’une forme d’énergie tarie à l’intérieur même de la matière ? Par le bon sens, diantre ! Le XIXème siècle est en effet le siècle d’or de la paléontologie : on y découvre notamment des milliers de fossiles de dinosaures. Un vieux débat sur la date de naissance de la Terre refait alors surface : alors que l’anticléricalisme bat son plein, faut-il croire à l’âge biblique, à savoir 5000 ans environ ?
La question est abondamment étudiée, d’autant que ce sont les débuts de la géologie. Et il apparaît impossible que la Terre ait seulement 5000 ans. On n’a justement pas encore les analyses radioisotopiques pour attester de l’âge de la Terre, mais on a… le soleil ! Enfin, façon de parler…
Comment brille le soleil ?
La question que se pose certains physiciens de l’époque est toute simple : quelle est l’énergie à l’origine du feu solaire ? Vous voyez où nous allons en venir…
Les fossiles venus, même à vue d’œil, du fond des âges (plus de 65 millions d’années pour les dinosaures) montraient que la Terre ne pouvait pas avoir 5 000 ans.
Les physiciens de l’époque ont alors estimé la masse du soleil, qu’on pensait brûler au charbon, comme n’importe quel feu : même avec la plus grande fourchette de masse, l’âge de la Terre se comptait en milliers d’années [je cherche actuellement à calculer l'age exact que je posterai avec la source lorsque ce sera fait], ce qui ne concordait pas avec l’âge pour le moins antédiluvien des fossiles. Vous l’aurez compris, les physiciens se sont basés sur une estimation de la masse de combustible nécessaire au supposé feu solaire, et si le soleil avait était fait de charbon, alors il y aurait eu épuisement du combustible…
Protubérance solaire. La chimie ne suffit pas à expliquer l’énergie solaire : comme tous les étoiles, son principe de fonctionnement est celui d’une bombe thermonucléaire.
Tout ceci était la preuve qu’il existait une énergie alors inconnue, de même qu’à l’heure actuelle l’accélération de l’expansion de l’univers laisse présager l’existence de l’énergie noire (mais aussi les anomalies de rotation des galaxies la matière noire).
De même, avant d’être réalisés en 1995, les condensats de Boze-Einstein, structures quantiques, ont été prédites par la théorie… par Boze et Einstein !
C’est très intéressant : la physique théorique est avance sur son temps. Aussi, des suppositions qui peinent à être découvertes peuvent révéler une théorie erronée. Par exemple, l’attente du boson de Higgs laisse à croire qu’il y aurait une faille dans le modèle standard.
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