La lecture sans bouquin

Par Carmenrob

D’aucuns le savent, j’adore les gadgets électroniques, mon ordi, mon iPhone, mon iPad, ma liseuse, mon Apple TV… Je suis toujours partante pour un nouvel outil, une nouvelle application, une nouvelle expérience, dans le champ verdoyant du virtuel. Il n’est donc pas surprenant que je m’intéresse au livre numérique. Depuis plusieurs mois, j’ai lu un tas d’articles, je me suis abonnée à des blogues sur le sujet, j’ai même fait l’acquisition d’une liseuse électronique. Je me suis renseignée, tout en tenant la chose à distance.

Étant convaincu que l’avènement du livre numérique est incontournable et consciente de l’accélération rapide de l’offre, j’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de faire l’expérience de la lecture sans bouquin. J’ai pensé que le compte rendu de mon expérience pourrait vous intéresser.

Étape no° 1: L’achat

Je suis une abonnée du cahier Livres du Devoir du samedi. Je me livre donc aux joies de sa lecture en ce matin de mai, toujours en danger de me laisser gagner par une suggestion de livre. Ça n’y manque pas. Donna Leon publie un nouvel opus des enquêtes de son célèbre commissaire Brunetti, La femme au masque de chair. Ça y est, cette fois-ci, je vais me procurer une oeuvre de cette écrivaine américaine, vivant à Venise depuis un quart de siècle (la chanceuse!) et réputée pour la finesse de ses intrigues tout comme de ses commentaires sociaux et politiques. Depuis le temps que j’en entend parler!

L’idée me vient de vérifier si le livre ne serait pas disponible, par hasard, chez Renaud-Bray, en version électronique. Eh oui! Bon… J’hésite un instant et n’y tenant plus, je clique. Cinq minutes plus tard, le livre s’affiche sur ma tablette, immédiatement accessible. Wow! D’une simplicité déconcertante.

Premier constat: c’est simple, rapide, immédiat. Chose souhaitée, chose obtenue. Et c’est là le hic. Car l’achat devient une expérience terriblement facile. Suffit de tapoter un clavier; pas besoin de sortir ma carte de crédit (j’en connais le numéro par cœur), pas besoin de me lever de ma chaise, aucun des gestes qui rendent conscients de l’action de dépenser. Même chose pour l’ensemble des achats par internet, d’ailleurs. Attention le budget!

Le coût du livre n’est d’ailleurs pas négligeable. En version papier, 32,95 $ avant taxe, en version numérique, 23,68 $, taxe incluse. À ce rythme-là, la poche perd son fond.

Voilà ou j’en suis, à me demander si je vais oublier, durant ma lecture, la particularité de son support, les pages qu’on glisse plutôt que de les tourner, l’absence du parfum d’encre des livres neufs, le signet qu’on insère entre les pages, la présence stimulante de l’objet qui nous attend sur la table de chevet. Peut-être, peut-être pas… Dans le débat qui oppose les adhérents au numérique et les amoureux de l’objet livre, la question de l’expérience sensuelle revient constamment sur mon écran — car c’est sur le support numérique qu’on parle si souvent de l’amour du livre de papier , et méritera que j’y sois attentive.

Prochaine étape : lecture du bouquin en question dont je vous rendrai compte dans un prochain billet.

À suivre…