Aux actes, citoyens !

Longtemps tenu pour démodé, le concept de citoyenneté s’invite aujourd’hui dans la plupart des débats. Sans doute la fréquence d’emploi de l’adjectif citoyen dépasse celle du substantif. L’expression de la citoyenneté s’enracine dans une histoire alors que dans le même temps la fin des grands récits affecte les mémoires. C’est aujourd’hui une rhétorique nouvelle, mouvante, liquide qui tend à remplacer des formes installées de relations aux autres et aux institutions. Le temps des paradoxes fragilise les certitudes. La citoyenneté s’exprime dans le dissensus alors qu’elle repose traditionnellement sur le consensus.

Cet espace est dédié à l’observation des évolutions de la citoyenneté dans une société caractérisée par l’adhésion aux signes de la postmodernité : mutations de l’organisation du travail, place prépondérante des processus de communication, élaboration d’une culture marquée par l’immédiateté… Dans les organisations, publiques ou privées, c’est un management centré sur la performance individuelle qui se substitue peu à peu aux logiques d’acteurs. La vie sociale et politique connaît de profondes mutations. Les mots du champ public se renouvellent et risquent le carambolage. Le vocabulaire qui affecte la vie des citoyens est en constante évolution. Une bien-pensance qu’il n’est pas aisé de contredire s’installe. La laïcité, liant des formes de la citoyenneté républicaine en est, ça et là, affectée.

C’est comme un observatoire des rhétoriques de la citoyenneté et comme une tentative de construction d’un questionnement multi référencé que cet espace s’offre à la lecture et au commentaire critiques. Ce blog n'est pas un espace militant, ou plus exactement, il n'est militant que de la cause des mots et des proccédés rhétoriques à l'oeuvre dans la communication de la postmodernité. Comme Alice voulait voir de l'autre côté du miroir, il a pour projet de voir si le pouvoir des mots coïncide avec les mots du pouvoir. Puisque notre vie sociale s’inscrit dans le champ du collectif, rien ne peut être étranger aux interrogations citoyennes.

©

« …parce que s’assembler autour d’un peu de savoir  ne cessera jamais d’être une opération séditieuse ».

G. Hyvernaud, Feuilles volantes, p. 143

La publication des textes et chroniques est autorisée sous réserve d'en mentionner l'origine