VERITES ASSASSINES... Ce téléfilm vient nous prouver qu'hélas, elles ne sont pas toutes bonnes à dire.
(de g à d, Michèle Bernier et Zabou Breitman.)
Téléfilm en deux parties, diffusé sur France 2.
Ecrit par Virgine Brac et réalisé par Arnaud Sélignac.
Diffusé ce Mercredi 12 mars 2008, (prochain épisode le 19 mars)
Le pitch : Véra Cabral (Zabou), psychiatre urgentiste, est appelée en catastrophe au quartier des femmes de la prison de Fleury-Mérogis. Une prise d'otages est en cours. Véra parvient à dénouer la crise, mais ne peut pas empêcher Giselle (Michèle Bernier), la preneuse d'otages, de tuer une gardienne. La psychiatre ne comprend pas ce qui a pu pousser Giselle à commettre un tel acte. En effet Giselle est à seulement une semaine de sa libération. Pourquoi a-t-elle commis cet acte ? C'est en qualité de psychiatre que Véra fouille le passé de Giselle pour trouver une réponse à cette question.
Pourquoi fussent-elles assassines, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ?
Parce qu'elles ne sont pas bien écrites... Trop de pourquoi restent sans réponse.
Et c'est dommage, car Virginie Brac est par ailleurs un très bon auteur de polar. Mais écrire un livre et écrire un scénario ne demande pas le même talent.
Dans cet épisode (la première partie), nous suivons le destin de Véra et accessoirement celui de Giselle. C'est Véra qui va rendre visite à la famille de Giselle. Car ce sont ses parents qui lui assurent une défense digne de ce nom, un avocat qu'ils payent régulirement depuis dix ans. Sa mère, une jeune bourgeoise (45 ans, max) raciste, coincée dans un pavillon vieillot. Son père, (55 ans) un gardien de parking raciste lui aussi. Visiblement, ils n'aiment pas leur fille parce qu'elle a eu une liaison avec un arabe, mais ils lui payent un bon avocat. Pourquoi ? Première interrogation qu'on se pose d'emblée mais à laquelle l'histoire ne répond pas.
Puis, Véra, est appelée sur les lieux d'un drame. Dans une cité, un homme menace d'abattre sa mère. Au milieu des flics, Véra tente d'intervenir, et de nouer un dialogue avec l'homme dangereux. Celui-ci fou furieux lui avoue qu'il vient de tuer sa mère et la menace directement. Alors qu'il va tirer, un policier l'abat. Cette scène, tout comme la première est très bien filmée. On est dans le stress et dans l'urgence. Sauf que...
...Véra se méfie d'emblée du flic qui a abattu celui qui a manqué de la tuer.
...que ce flic (beau comme un dieu), aux dires des autres policiers fait partie de l'unité anti-terroriste. Qu'est-ce que vient faire le terrorisme dans cette affaire qui relève de la psychiatrie ?
Tout d'un coup, en deux minutes (les scènes se suivent) on bascule dans un autre genre. Le terrorisme. Pourquoi ?
Une réponse absolument pas satisfaisante nous est délivré immédiatement par le flic (Hakim). Il a sauvé la vie de Véra parce que son enquête sur le passé de Giselle l'intéresse. Et pourquoi ? Parce que Giselle a fréquenté un terroriste avec qui elle a eu un enfant....
Cette avalanche de réponses nous laisse sans voix. C'est le genre d'explication à la chaîne qui lorgne du coté de "c'est l'histoire de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu le loup !" .
D'autant que, tenez-vous bien, Hakim (le flic de l'anti-terrorisme), ce n'est pas le terroriste qui l'intéresse mais l'enfant que Giselle a eu avec lui. Pourquoi ?
Une heure plus tard, à la fin du premier épisode, on n'a toujours pas la réponse. Sauf que, j'en mets
Entre ce dernier Pourquoi et la fin de l'épisode, Véra est une femme amoureuse de son homme, un médecin. C'est normal entre médecins on s'apprécie et on vit ensemble. Mais voilà, Véra est d'origine portuguaise, (ses parents parlent forts, ont des enfants qui courrent dans tous les coins,sa mère a des avis sur tout et surtout un avis négatif sur son futur mari) alors que ceux de son futur mari (justement), sont de grands bourgeois, n'ont pas d'enfants qui courrent dans tous les coins, la preuve, leurs deux fils ont des situations plus que confortables : l'un est donc médecin, tandis que l'autre occupe un poste à très grande responsabilité, et c'est d'ailleurs pour cela qu'il ... (suspens) 1. trompe sa femme
2. bat sa femme
3. est alcoolique.
Que choisiriez-vous ?
C'est la 2. la bonne réponse : il bat sa femme.
Véra s'en aperçoit immédiatement et interroge sa belle-soeur, au cours d'un dîner chez les beaux parents. Mais celle-ci esquive, elle préfère venir la voir chez elle, à l'abri de la belle famille. Et alors là... on a le droit à une scène des plus surréalistes. Alors que c'est la belle-soeur (l'adorable Sophie Guillemin), qui vient se plaindre à mots couverts des traitements que son mari lui inflige. Elle se met soudain à défendre son mari, du coup, Véra l'engueule et la pousse à le dénoncer.... On y comprend plus rien. Cette scène n'a aucun sens dramatique. C'est comme si tout d'un coup la scène avait été réécrite au moment du tournage. Comme si les comédiens s'étaient emparés du texte pour dire ce qu'ils avaient envie de dire et non plus pour suivre la logique de l'histoire. Du coup, on décroche. Car on ne sait plus ce qu'on nous raconte. Pourquoi ? pourquoi avoir gardé cette scène au montage ? pourquoi ne pas l'avoir supprimée ?
Une fois informée des sautes d'humeur de son beau-frère, Véra veut avertir son mari... Sauf que celui-ci se range derrière son frère. Solidarité de façade ou pas ?
C'est sur cette question, "brûlante" que se termine l'épisode.
Je suis sûr que le deuxième épisode nous racontera comment Véra va peu à peu découvrir que sa mère avait raison, qu'elle n'est en fait pas autant amoureuse que ça de son futur mari. Et qu'elle le quittera.
Elle aura une aventure avec le bel Hakim (le flic).
Elle va découvrir que le bel Hakim et l'ancien amant de Giselle ne font qu'un. Qu'il est donc le père de leur enfant.
Giselle va mourir. Comme ça Hakim pourra récupérer son gosse et quitter Véra qui se retrouvera seule mais qui sera débarassée de sa belle-famille toute pourrie.
Pourquoi ? Parce que et là, les paris sont ouverts :
1. Son beau-frère a poussé sa femme au suicide et son frère (le futur mari de Véra) le couvre.
Véra le découvre et le quitte.
2. Son beau-frère a tué sa femme de peur qu'elle ne parle. Son frère (le futur mari de Véra) le couvre.
Véra le découvre et le quitte
3. C'est la mère de son futur mari qui tue sa belle-soeur. Son fils (le futur mari de Véra) la couvre.
Véra le découvre et le quitte
Bref cette histoire aura permis à Véra d'ouvrir les yeux sur sa belle-famille et sur son mari. De comprendre que l'amour ce n'est pas forcément de s'unir avec un bourgeois. Mais dans le même temps, elle aura permis à un père de retrouver son fils. (ou sa fille).
Me reste plus qu'à me caler Mercredi soir devant ma télé pour voir si je ne me suis pas