L’Iran, un pays qui ne laisse pas indemne. Que d’émotions et de larmes ! Certaines de bonheur, d’autres hélas, de tristesse. L’immense tristesse d’avoir perdu notre chien Booba, kidnappé à Persépolis, alors qu’il cheminait au bord de la route.
Une voiture conduite par trois hommes s’est arrêtée près de lui. L’un des hommes est sorti du véhicule et a attrapé notre chien par le collier pour le faire entrer dans la voiture. Nous avons couru derrière, puis pris notre camper pour essayer de les rattraper. Ce fut peine perdue… Nous avons alerté la police, mais là aussi peine perdue… Les chiens sont mal considérés en Iran. De plus, la police semble peu efficace.
Nous ne sommes pas encore remis de la disparition de notre compagnon de vie et de voyages. Le temps apaise les blessures dit-on, laissons le passer. C’est tout ce que nous pouvons faire pour l’instant.
Ce rapt a eu lieu quelques jours après avoir été réveillés en pleine nuit par un groupe d’une dizaine d’hommes armés. Nous campions à 600 mètres d’une route principale. Ces hommes ont intimé l’ordre de descendre de notre véhicule à Marco qui a refusé. Après quelques minutes de discussion, un homme plus âgé que ce hommes est arrivé sur les lieux et a voulu appelé la police. Ce que nous avons tout de suite accepté, trop contents que des forces de l’ordre interviennent. Une voiture de police est ensuite venue sur les lieux. Les policiers nous ont ensuite escortés jusqu’au poste où nous avons pu dormir en sécurité. En discutant par la suite avec les policiers, il semble que nous avons été pris pour des voleurs de moutons, par des bergers armés qui faisaient des rondes, la nuit. Néanmoins, ces méthodes pour le moins musclées, nous ont inquiétés.
Raisons pour lesquelles, nous avons décidé d’aller à Bandar Abas afin de traverser le détroit d’Ormuz pour nous rendre à Dubaï. Mais là encore, ce ne fut pas chose facile. Il faut savoir que très peu de personnes parlent anglais en Iran. Sans notre ange gardien Habib, rencontré par hasard, sur une place, nous ne serions pas arrivés à bout des formalités administratives pour embarquer notre camping-car, sur le ferry. Habib possède un garage à Bandar. Il a fallut toute la patience et la gentillesse d’Habib pour nous mettre en confiance. Ensuite, c’est grâce à lui que nous avons pu passer au travers d’une vingtaine de bureaux différents durant six heures de temps, pour effectuer l’embarquement de notre véhicule !
Non seulement Habib et sa famille nous ont accompagnés durant ces démarches, mais ils nous ont également accueilli chez eux pendant plusieurs jours. Nous n’avons jamais été reçus, nourris et logés avec autant d’attentions et d’affection. Une vraie leçon de vie.Alors oui, L’Iran ne laisse pas indemne. C’est un pays aux émotions fortes peuplé de personnes au coeur sur la main.
Moi qui ne pleure pas, j’ai pleuré en quittant Habib et sa famille. Nous ne les oublierons jamais. Nous ne les reverrons peut-être plus. La guerre menace. Beaucoup d’Iraniens s’attendent à ce qu’elle éclate à la fin de cette année. Mais je sais une chose, malgré nos déboire, La plupart des Iraniens sont prêts à aider leur prochain, comme peu en Occident sont capables de le faire. Ils sont également fatalistes et pacifistes. La plupart subissent le joug d’un gouvernement qui laisse à dessein, ces citoyens dans l’ignorance et l’obscurantisme.