Les entreprises n’ont pas l’obligation d’augmenter les dividendes au même rythme chaque année. Ils peuvent même ne pas les faire croître, voire même les abaisser, ou carrément les supprimer ! Cela est vrai, même pour les sociétés qui ont réussi à construire un long historique d’augmentations consécutives (comme CenturyLink).
Chaque année, le conseil d’administration se réunit afin de déterminer les perspectives à court terme de l’entreprise et de façonner les plans stratégiques à plus long terme. Ceci étant fait, il propose à ses actionnaires d’allouer une certaine partie du bénéfice au versement du dividende. L’évolution des perspectives micro et macro-économiques expliquent ainsi la variabilité de la croissance du dividende, sa diminution ou même sa suppression. Ceci est particulièrement vrai quand on regarde la croissance des distributions de certains aristocrates de dividendes, tels que PepsiCo (PEP), McDonald (MCD) et 3M (MMM).
Au cours de la dernière décennie, PepsiCo (PEP) a réussi à augmenter ses distributions sur un rythme de 13,30% par année. La vitesse à laquelle les dividendes annuels ont augmenté a passé d’un minimum de 3,50% en 2002 à un maximum de 20,54% en 2007. Entre 1998 et 2002, les distributions de PepsiCo ont augmenté de 4% par an, puis de 5,10% en 2003, avant de reprendre leur progression à deux chiffres. La société a augmenté ses paiements durant 41 ans d’affilée et offre actuellement un rendement de 3,10%.
Au cours de la dernière décennie, McDonald (MCD) a réussi à faire progresser ses dividendes de 27,40% par année. La vitesse à laquelle les distributions annuelles ont été augmentées ont varié d’un minimum de 4,40% en 2002 à un maximum de 70,20% en 2003 ! Entre 2000 et 2002, les distributions de McDonald ont augmenté de moins de 5% par an. La société a augmenté son dividende durant 35 années consécutives et offre actuellement un rendement de 2,90%.
3M (MMM) a connu une période de dix ans avec un taux moyen de croissance du dividende de 6,20% par an. La progression des distributions de la société a oscillé entre un creux de 2% en 2009 à un sommet de 16,70% en 2005. La société fait partie du cercle très restreint comprenant une douzaine de sociétés à travers le monde qui ont réussi à augmenter leur dividende durant plus d’un demi-siècle. Le ralentissement de la croissance des distributions a conduit à une diminution du ratio de distribution, ce qui augmente les chances d’une croissance du dividende plus élevé dans le futur. L’entreprise a fait progresser ses paiements durant 54 ans d’affilée et offre actuellement un rendement de 2,70%.
En général, les bonnes années sont suivies par des années lentes et vice-versa. La croissance du dividende futur dépendra de la réussite à long terme de l’entreprise. Celle-ci doit être en mesure de générer une quantité suffisante de profits pour faire croître et payer un dividende plus élevé à ses actionnaires fidèles sur le long terme.
Source : http://www.dividendgrowthinvestor.com/2012/05/variability-in-dividend-growth-rates.html