Argentine : la liberté de la presse en question

Publié le 15 mai 2012 par Rene Lanouille

Cristina Kirchner critiqué par les médias de son pays Le programme télé réunissant les principales plumes du pays s’intitulait « journalisme pour tous ». Ce programme était sous l’égide de Jorge Lanata, fameux journaliste argentin, connu pour ses investigations et ses questions agressives. Le format du programme permettait aux journalistes invités de poser à Cristina Kirchner les questions qu’ils ont toujours rêvé de lui poser.

Lanata en a profité pour demander plus de transparence à la présidente du pays. Il souhaite qu’elle organise régulièrement des conférences de presse et autorisent les journalistes à lui poser des questions sans aucune forme de censure. Cette émission a eu un certain retentissement en Argentine et les réseaux sociaux ont permis d’étendre le débat posé. Lanata a rappelé qu’en 5 années de pouvoir, Cristina Kirchner n’a organisé que 5 conférences de presse. Et bien souvent, elle préfère esquiver les questions embarrassantes.

Lanata a comparé le nombre de conférences à celui de Barack Obama. En 4 années de pouvoir, Obama a organisé 20 conférences de presse à la Maison-Blanche ainsi que plus de 400 interviews avec des journalistes. Selon les journalistes présents hier soir, voici les thèmes qui sont censurés par l’entourage de la présidente : l’inflation galopante, les accusations de corruption de membres du gouvernement, l’accident de train à Buenos Aires ayant fait plus de 50 morts,, la hausse de la délinquance et l’insécurité, l’expropriation de Repsol, les mesures protectionnistes, la fortune personnelle de Cristina Kirchner et, enfin, son état de santé après son opération en janvier dernier.

A la fin du show, les journalistes ont demandé au gouvernement argentin d’arrêter d’harceler les institutions de presse qui sont opposées à la politique de Cristina Kirchner. D’après Lanata, d’autres journalistes connus souhaitaient venir à ce programme télévisé mais ont finalement préféré rester dans l’ombre, « de peur de représailles du gouvernement argentin ».
Juan Martin Soler