Entre émotion partagée et respect vis-à-vis de celui qui est déjà le Président élu, mais pas encore le Président investi, hier à la Mutualité, l’au revoir de François Hollande à ses « amis » et « camarades » socialistes marque une étape, mais plus encore, la nouvelle dimension prise par l’homme depuis le 6 mai. Bien sûr, il a parlé politique pour en appeler à l’unité, au dépassement de soi, pour réclamer « un vote de cohérence », une majorité « pour prendre des initiatives et rénover les institutions ». Une majorité qu’il a même souhaité « large, solide et loyale ». Qui pouvait, du reste, en douter ?
Cependant au-delà du changement indispensable d’étendre au Parlement, François Hollande est venu, chez lui, dire à sa famille politique sa « gratitude » et sa « reconnaissance ». Comme la plus belle conclusion d’un cheminement entamé depuis de longues années, marqué par « tant d’étapes ». « Je suis lié à notre Parti, a-t-il réaffirmé. Je n'oublie pas que je l'ai dirigé pendant dix ans ». « Je suis socialiste et j'entends bien le rester » a-t-il même confié. Cependant, chacun a bien compris que le candidat s’effaçait devant le nouveau Président. Du reste a-t-il rappelé, « c’est la dernière fois que je m’exprime devant vous ».
Face à une salle débout qui l’a longuement applaudi et face à laquelle il est resté debout, comme pour prolonger l’instant, il a confié « Vous me manquerez sûrement, mais moi je ne dois en aucun cas manquer à la France ». La mission sera sans doute difficile, mais, réaliste, François Hollande le sait et « c’est, affirme-t-il, parce que c'est difficile que les Français se sont tournés vers nous ».