L’objectif de la société Milan est le même depuis quelques années : rajeunir et diminuer les couts, essentiellement la masse salariale (notamment en réduisant l’effectif de 33 à 25 joueurs). Les deux vont de paire et le moment est arrivé de révolutionner l’AC Milan. Il y avait déjà la possibilité de franchir cette étape la saison passée mais l’inexplicable prolongation de la quasi totalité des sénateurs avait empêché ce projet d’avancer. C’est un moment douloureux mais nécessaire pour avancer, car malgré les mercati low costs des dernières années, Milan continue à présenter des bilans financiers négatifs : le club vit au dessus de ses moyens et cela ne sera plu permis lorsque le FPF sera d’application. Les départs massifs de cette saison vont améliorer un peu la situation financière car de nombreux joueurs percevaient un énorme salaire et plusieurs d’entre eux ne seront pas remplacés. En effet, en prenant en compte l’effectif de 33 joueurs, même le départ de 13 joueurs (par exemple) ne signifierait en théorie que 5 arrivées pour arriver à un effectif de 25 éléments. On peut donc s’attendre à une « demi révolution », c’est-à-dire une révolution en sortie mais pas en entrée, avec de nombreux départs et peu d’arrivées.
Concrètement, la situation de départ était celle de 10 joueurs en fin de contrat. Flamini (9M bruts), Gattuso (7), Van Bommel (7), Seedorf (6), Ambrosini (5), Nesta (5), Zambrotta (4), Yepes (2), Inzaghi (2) et Roma (1). Il y a environ 48M d’euros en jeu. Inutile de préciser que la gestion de ces fins de contrat est délicate mais extrêmement importante pour le futur. Les départs de Van Bommel, Gattuso, Seedorf (en théorie…), Nesta, Zambrotta, Inzaghi et Roma feront économiser 32M à la société. Yepes ayant été confirmé (2M), si Flamini, et Ambrosini restent, leur salaire sera revu à la baisse : de 14M à 8M, soit une économie totale de 38M entre les départs et les salaires revus à la baisse. Cependant, ces économies servent avant tout à rééquilibrer les comptes, pas à rêver d’un mercato gargantuesque. Ce n’est pas compliqué à comprendre : si le bilan est cloturé à -67M, même en économisant 35 ou 40M en salaires (sans compter les salaires des nouveaux), le résultat resterait négatif.
Pour comprendre le futur, il faut connaitre les stratégie du mercato. Quelles sont les ambitions? Quels sont les moyens? Deux réponses sont requises pour savoir ce que Milan peut espérer dans un futur proche. Et ces réponses sont connues mais assez contradictoires : rester (plus ou moins) compétitif avec très peu de moyens. Un exercice difficile car idéalement le club aurait besoin d’investir un minimum pour rester compétitif. Mais cela semble impossible puisque, le club vit au dessus de ses moyens et doit avant-tout penser à réduire les couts. Ce sera au pauvre Galliani de jongler entre la réduction des couts, les départs massifs et la compétitivité de l’équipe, avec un budget transfert égal à 0, ou presque. Vu la situation, l’impératif est de blinder les top players pour éviter un appauvrissement total de l’équipe, déjà affaiblie par de nombreux départs.
Il ne faut pas s’attendre à un mercato somptueux de la part de la société. Ces prochaines semaines, Berlusconi rencontrera ses fils et filles, les managers de Fininvest et les directeurs financiers afin de programmer la prochaine saison et fixer définitivement le budget des transferts ainsi que la masse salariale à ne pas dépasser. Le tifoso moyen espère et voudrait que le club dépense de grosses sommes d’argent mais le contexte est terriblement différent : La situation financière de la société AC Milan est mauvaise, Mediaset chute en bourse, Fininvest doit économiser des dizaines de millions à cause de l’affaire Mondadori et d’un chiffre d’affaire réduit, tout cela dans une période de crise nationale et internationale. Berlusconi cherche alors d’autres solutions pour trouver des liquidités à investir sur le mercato. C’est la dure réalité de la situation actuelle : il n’y a pas d’argent pour effectuer un mercato comme le voudrait Berlusconi ou comme on le voudrait nous tous. Milan cherche des fonds ailleurs mais l’absence d’un stade de propriété pose un problème pour convaincre les investisseurs. Le club est ouvert à de nombreuses solutions et fera son possible pour retrouver les sommets, mais cela passe forcément par des investisseurs extérieurs (russes, arabes ou autres…).
Assez parlé de finances, même si cela est nécessaire pour bien comprendre la situation. Concrètement, Berlusconi a fait le choix de confirmer Allegri à la tête de l’équipe, un choix probablement effectué pour deux raisons : les résultats tout de même satisfaisants mais aussi à défaut d’avoir des alternatives intéressantes (ou plutôt bon marché). Capello coute trop cher et ne serait probablement pas tenté par un projet au rabais. Guardiola, c’est le même problème : trop cher et trop exigeant (il aurait aussi réclamé des top players). De plus, il a annoncé vouloir vivre une année sabbatique. Par conséquent, Allegri est confirmé et correspond de toute façon à la politique du club : low cost. Le trio Berlusconi – Galliani – Allegri a déjà eu l’occasion de partager quelques idées déjà citées plus haut : effectif réduit et rajeuni pour une meilleure gestion du vestiaire (aussi pour diminuer le nombre de blessés).
Il est en effet impossible de ne pas avoir remarqué un dysfonctionnement évident dans la structure technico-athlétique de l’équipe. Cette saison, les Rossoneri ont subi 71 blessures dont 37 de nature musculaires : cela a empêché Milan d’atteindre son rythme de croisière. C’est inquiétant de constater que tous les membres de l’effectif ont subi au moins une blessure, plus ou moins grave et avec des temps de guérison parfois beaucoup plus longs que ceux annoncés. Le bilan de la saison devra partir de la préparation et des méthodes de travail de Tognaccini (son contrat arrive à son terme et son futur à Milan est sérieusement menacé). Il pourrait être remplacé par Folletti, qui fait déjà partie de l’équipe des préparateurs et était responsable des préparateurs physiques d’Allegri à Cagliari. Les dirigeants pensent également à personnaliser le travail athlétique de chaque joueur. Le problème des blessures doit être résolu : c’est une priorité.
Lors de la réunion, ils ont aussi parlé des stratégies de mercato. Allegri aimerait plus de qualité au milieu et Berlusconi lui aurait promis un Milan compétitif avec notamment l’achat d’un grand joueur (à confirmer…), que Galliani tentera certainement de recruter à des conditions avantageuses (probablement un joueur en difficulté). De commun accord, ils ont décidé de confirmer Pato : l’AC Milan mise beaucoup sur son talent brésilien. Le club s’attend à une grande saison de sa part (…). Galliani a déjà précisé qu’il n’y aura pas de grand départ. L’ossature de l’équipe restera la même, avec quelques retouches, comme l’a fait comprendre Allegri. Les trois premiers renforts sont déjà connus : Montolivo, Traoré et Acerbi. En attendant la suite…
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