Benoît Forgeard est principalement comédien et réalisateur. On pourrait également le présenter comme scénariste, voix off, monteur, décorateur, compositeur, chanteur et footballeur au sein de la prestigieuse équipe du Père-Lachaise Athletic Football. Je vous conseille de voir son premier film « Réussir sa vie », dans lequel un réalisateur underground reçoit la visite des personnages de ses 3 précédentes productions, l’occasion pour nous de plonger dans l’univers de Benoît au travers de 3 courts métrages absurdes, poétiques et hilarants : « La course nue »(2006), « Belle-île en mer » (2008) et « l’antivirus » (2009 avec Alka Balbir). Début juin, un DVD réunissant ses huit premiers courts métrages sortira chez Shellac, sous le titre « Le Cinéma Mystérieux de Benoît Forgeard ». En attendant, Benoît répond au questionnaire de la Grande Dépression. Merci à lui.
Crédit photo : Renaud Monfourny
Le morceau où vous aimez noyer votre chagrin ?
« In the wee small hours of the morning » de Frank Sinatra, ou bien « Ne sois pas trop exigeant » d’Arnaud Fleurent-Didier : « Ne t’habitue pas aux choses qui finissent, et tu seras longtemps un homme, mon fils. Le bonheur est à portée de mains.» A la fin de cette dernière phrase, normalement, tout le chagrin est noyé. Je peux alors remettre Musical Youth.
Franck Sinatra – In the wee small hours of the morning
Arnaud Fleurent-Didier – Ne sois pas trop exigeant
Musical Youth – Pass The Dutchie
La dernière fois que vous avez pleuré ?
Au cours de l’éclipse du 11 août 1999, après avoir tenté de l’observer à l’oeil nu.
Selon vous, la déprime est-elle source de création ?
Oui… mais de création d’entreprise, le plus souvent.
Votre artiste dépressif(ve) préferé(e)?
Jean-Marie Bigard. Les grands comiques populaires peinent à dissimuler leur désespoir. J’aurais tout aussi bien pu citer Franck Dubosc. Leur situation est tragique. S’ils cessent de faire rire, ils s’effondrent. Je me demande d’ailleurs à quel point ce n’est pas la raison de leur succès. Le public, instinctivement, sent cette question de vie ou de mort, et s’empresse d’applaudir pour ne pas avoir un cadavre sur la conscience.
Un film qui vous file le bourdon à chaque fois ?
« Les Visiteurs ». A fortiori, en VHS, un lundi après-midi, dans une location de vacances équipée de fenêtres à encadrement plastique.
La chanson ou l’artiste qui est un phare pour vous en cas de déprime ?
« L’important, c’est la rose ». Gilbert Bécaud ramène le déprimé aux valeurs essentielles. Inutile de se plaindre d’un échec, d’un amour perdu, d’une défaite aux jeux, puisque l’important, nous dit-il, c’est la rose. De quelle rose s’agit-il exactement ? Nul ne l’a jamais su.
Gilbert Bécaud – L’important, c’est la rose