Hans Zimmer commence les cours de piano dès l’âge de 3 ans mais l’expérience tourne court car le jeune Hans n’en fait qu’à sa tête. Il continuera à étudier le piano de manière autodidacte. Précurseur de la musique électronique, il compose des jingles publicitaires, puis créé, avec Trevor Horn et Geoff Downes, le groupe The Buggles, produisant le hit mondial « Video Killed the Radio Star », et leur album, « The Age of Plastic ».
Après avoir intégré l’industrie cinématographique britannique avec la collaboration de réalisateurs comme Stephen Frears et Chris Menges ( Un monde à part), Hans « tape dans l’oeil » d’Hollywood et décide de traverser l’Atlantique.
Rain Man: Un petit pas pour Zimmer et un grand pas pour la musique Hollywoodienne.
La femme du cinéaste américain Barry Levinson remarque sa musique pour « A World Apart », qui mêle agréablement thème simpliste au synthétiseur et chants africains, et suggère à son mari le nom de Hans Zimmer pour composer la musique de Rain Man (avec Tom Cruise et Dustin Hoffman). Le film est un énorme succès avec 4 Oscars (dont celui du meilleur film), et Hans Zimmer est nominé pour la première fois à l’Oscar de la meilleure musique de film. Cet énorme succès lui ouvre définitivement les portes de « StarStruck Town ».
Le Roi Lion: De Scar à l’Oscar
Le film d’animation Disney a marqué toute une génération, autant par son scénario que par sa musique envoûtante. Hans Zimmer et ses différents collaborateurs (Elton John pour les chansons, Lebo M. pour les choeurs africains, et Nick Glennie-Smith & Mark Mancina à la musique additionnelle) ont réussi à créer une alchimie que l’on ressent dès le début du visionnage du dessin animé. Le musicien renouvelle parfaitement le genre, en conférant à la musique de film d’animation davantage de profondeur et d’émotion, en évitant au maximum le traditionnel « mickey mousing », qui illustrait jusqu’à présent, très mécaniquement, le mouvement des personnages à l’écran. Il introduit également des thèmes musicaux forts et reconnaissables, qui ne s’effacent pas face aux chansons. Quant à elles mieux intégrées au reste de la bande son et au scénario. Enfin, Hans Zimmer pourra prouver définitivement qu’il a un sens tout particulier pour: saisir les moments d’émotion cruciaux d’une scène, décrire la justesse d’un sentiment ou l’exaltation d’une situation.
Grâce au succès public et critique phénoménale du film des studios Disney, Hans Zimmer remporte l’Oscar de la meilleure musique de film, six ans seulement après son début de carrière à Hollywood !
USS Alabama, La Ligne Rouge, Pearl Harbor: Ses trois batailles
USS Alabama: la bataille sous-marine.
La BO « d’USS Alabama » possède toutes les formules habituelles chères au fondateur de « Media-Ventures »: score synthético-orchestral, morceaux d’action frénétiques avec percussions électroniques/techno massive, choeur d’hommes, suspense haletant avec des morceaux atmosphériques, sans oublier le plus important: un thème principal purement et parfaitement grandiose! La partition de Hans Zimmer pour « Crimson Tide » (titre original) est un véritable monument dans la filmographie de Hans Zimmer. La musique évoque ce climat de tension psychologique permanente, ce climat d’oppression, de crise, de conflit sur fond de drame humain. C’est évidemment l’inoubliable thème principal qui a fait toute la réputation de cette Bande Originale.
La Ligne Rouge: la bataille des tranchées.
Avec « La Ligne Rouge », Zimmer marque un tournant dans sa carrière en collaborant avec l’un des cinéastes les plus doués de sa génération, Terence Malick. Il compose non seulement une musique de film lente et subtile (genre qu’on ne lui connaissait pas avant) mais aussi une véritable symphonie profonde, mélancolique et méditative. Un incontournable absolu qui en fait un compositeur mûr et respecté.
Pearl Harbor: la bataille du ciel.
Un long-métrage plus que moyen mais une musique qui tient plus que la route. Malgré tout, Zimmer ne s’est pas trop foulé sur ce score ( pouvait-il faire mieux avec ce film?). La BO peut se passer en fond de temps en temps, d’autant plus que l’écoute du CD est très agréable (comme dans Gladiator ou La Ligne Rouge) et l’ensemble mélodique cohérent est d’une grande beauté.
Tom Cruise: bercé aux musiques de Zimmer
Mission Impossible 2.
Le compositeur se montre en grande forme dans cette formidable bande originale d’action. On ne retiendra certes pas grand chose du mystérieux « Hijack » ou de l’inutile « Iko-Iko » (de Zap Mama). C’est seulement après ces deux pistes que le grand Zimmer se dévoile. « Seville » et « Nyah »(avec Heitor Pereira) apportent une agréable touche d’exotisme au milieu de morceaux hyperactifs où se mêlent orchestre, synthés et rock tonitruant. Les choeurs graves d »Ambrose’ s’inscrivent dans le plus pur style du compositeur, qui signe d’ailleurs un chef-d’oeuvre avec ‘Injection’, montée en puissance intense et dramatique, portée par la voix envoûtante de Lisa Gerrard (The Voice dans Gladiator).
Le Dernier Samouraï.
Tom Cruise cheveux longs et katana à la main sur une musique de Mister Zimmer, qui l’aurait cru? Edward Zwick en l’occurence. Dans cette adaptation libre des évènements de la rébellion de Satsumaen 1877, Hans Zimmer renouvelle son répertoire, en mêlant sonorités asiatiques et « grandes » musiques hollywoodiennes. Le résultat est d’une finesse remarquable, et l’on passe un très riche moment musical. Prodigieux.
Gladiator: son chef d’oeuvre
Ce n’est ni plus ni moins que l’oeuvre la plus populaire de Hans Zimmer (la bande originale de film la plus vendue au cours de l’année 2000, soit plus de 1.500.000 de disques vendus dans le monde entier). Ceci est amplement mérité, puisqu’une fois de plus, Zimmer a su plaire au plus grand nombre, sans pour autant tomber dans la facilité au détriment de son art. Au contraire, en dépit de son aspect commercial (surtout dû au film), cette musique demeure très orchestrale et aux thématiques complexes. La participation très active de Lisa Gerrard (l’ex chanteuse australienne du groupe Dead Can Dance) donne une note de grande originalité à cette BO hors du commun. Et c’est ce qui fait sa richesse : elle comblera aussi bien l’amateur occasionnel de musique de film qui le béophile averti.
Batman et Sherlock Holmes: Deux héros et deux BO aux antipodes
Batman : Le Dark score.
Après Batman Begins qui s’avérait être musicalement très décevant, Hans Zimmer et son collègue James Newton Howard se retrouve 3 ans après et composent de nouveau à 4 mains la BO de Batman: The Dark Knight. Ce deuxième opus tient ses promesses et nous offre une partition sombre, ample et impressionnante, tout en demeurant dans la continuité directe du précédent score pour « Batman Begins ». Pour ceux qui se laisseront tenter et pénétreront sans a priori avec l’émotion du film chevillée au corps, le voyage se fera passionnant.
Sherlock Holmes.
Loin des scores hollywoodiens fades et seulement efficaces, la partition de Hans Zimmer surprend. Certes le compositeur ne déroge pas à certains passages thématiques et agités pour accompagner l’action, l’ensemble atmosphérique, sombre et mélancolique renvoie à sa partition de « Dark Knight ». Il a su aussi parfaitement accompagner le personnage de Sherlock Holmes en étudiant ses origines et son héritage culturel multiple, par l’emploi d’une ritournelle joueuse à l’accordéon rappelant le Londres des années 1860. Il use également de l’emploi de violons tziganes, banjos, cymbalums, qui désigne la judéité de son père et ses origines roumaines.
Si son style peut déconcerter de nombreux cinéphiles et amateurs de musique de film, il faut bien comprendre que l’intérêt de la musique de film de Hans Zimmer n’est pas strictement musical, loin de là. Il avoue lui-même être un piètre musicien, et il a sûrement raison. Ce qui fait l’intérêt de sa musique, et en même temps son génie, c’est son sens de la mise en image, son sens du rythme, son sens de la mélodie associé à une ambiance, un sentiment, une action. Steven Spielberg avoue lui-même que s’il n’avait pas John Williams sous le coude, il prendrait volontiers Hans Zimmer pour ses propres film.
Reste à l’auditeur de faire le tri dans toutes ses productions, de qualité aussi inégale qu’il y a de films à Hollywood.