« Le chagrin est aussi grand que l'énigme que tu représentes pour tous les scientifiques du monde, seulement en étant toi. Grand comme l'impénétrable, grand comme cette toute petite graine que la vie a omis de semer en toi, ta différence, l'absence qui te suivra toujours et qui m'emplira de chagrin. »
Un père écrit à son enfant autiste.
Avec beaucoup de pudeur, Halfdan W. Freihow nous fait partager les mots qu'il destine à son fils. J'ai été touchée à plusieurs niveaux. En tant que lectrice, l'écriture est simple et belle. Comme mère, les pensées sur la difficulté d'être parent sont universelles et, pour finir, en tant que personne car c'est une lecture profondément humaine et remplie d'espoir.
Emprunté à la bibliothèque, j'ai regretté de ne pas pouvoir corner les pages. C'est le genre de livre vers qui l'on revient souvent afin de relire certains passages, pour recharger ses batteries parentales.
J'ai été émue aux larmes à deux reprises, deux scènes que j'ai visualisé à la perfection, celle de la course et celle du spectacle, deux histoires qui m'ont redonné foi en l'enfance.
Avec une honnêteté rigoureuse et une sincérité bouleversante, l'auteur confie ses peurs, ses doutes, ses réflexions et ses rêves pour son fils. Un acte d'amour sans miel et sans sucre, de foi en la vie mais aussi une ode à la vibration du paysage norvégien, à cette nature, pourtant impitoyable, qui le porte, le soutient, l'élève.
Un sublime témoignage de père, d'homme.
Gaïa, 165 pages, 2012
Extraits