Le spectacle de la Grèce laisse pantois. Il est rare de voir une équipe gouvernementale aussi incompétente et inconsciente, aveuglée par un solipsisme mortifère et des préoccupations bassement électorales devenues prioritaires par rapport au sort du pays ! Les mines réjouies des chefs de partis réunis par le Président de la République grecque sont consternantes, alors que l’Europe avance à grands pas vers le chaos. Les Grecs sont des escrocs et leurs hommes politiques également. La Grèce est entrée par effraction en Europe, a trompé les européens en truquant ses comptes pour faire croire qu’elle respectait les critères d’entrée dans la zone euro au détriment du contribuable européen. C’est un pays qui ne produit plus rien et dont la seule activité industrielle exercée par les armateurs est délocalisée dans les paradis fiscaux. C’est un pays dont le système fiscal est déliquescent avec la complicité des responsables politiques et où la fraude fiscale est, depuis des années, un sport national. L’Europe n’est pas sans responsabilité. Jamais elle n’aurait dû accepter l’entrée de la Grèce sans que celle-ci ne rénove de fond en comble son système fiscal. Le laxisme européen en la matière est une faute grave. Dans la situation actuelle, il n’eixte que trois solutions. La première est la sortie de la Grèce de la zone euro. Mais il n’existe pas de mécanismes prévus pour qu’un pays puisse en sortir. Par contre, ces mécanismes ont été prévus pour une sortie de l’Europe. Ce qui veut dire que si la Grèce sort de l’Euro, elle doit sortir de l’Union européenne. Ceci conduit à exclure de l’Europe les inventeurs de la démocratie. La crédibilité de l’Europe dans le monde est morte. Au nom de quoi, les européenne pourraient-ils demander l’application des droits de l’homme quand ils excluent de leur rang les inventeurs de la démocratie ? De plus, cette sortie de la Grèce entrainerait aussitôt la spéculation contre les autres pays européens en difficulté comme le Portugal et l’Espagne, donnant naissance à un jeu de dominos mortel. La seconde solution est l’engagement des pays de la zone euro de payer à fonds perdus les errements de la Grèce. Mais, dans ce cas, comment vont réagir des peules comme les allemands qui ont déjà accepté une politique de rigueur pendant plusieurs années et à qui on demanderait de payer à fond perdu pour des escrocs ? La troisième solution est que la Grèce se dote enfin d’un gouvernement crédible et qu’on laisse à ce dernier le temps d’une sédation et de reconstruire une véritable économie, tout en assainissant sa situation fiscale et financière. Cela veut dire que l’on abandonne le dictat d’un retour à l’équilibre budgétaire en deux ou trois ans, thérapeutique qui conduit immanquablement à tuer une Grèce enfin guérie. Il faudra, en effet, plus de dix ans à la Grèce pour arriver au bout de ce chemin. Donnons-lui, et donnons-nous, cette chance.